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Côte d’Ivoire : «La place d'un homme politique n'est pas en prison» (Laurent Gbagbo) - Tribune Ouest Côte d’Ivoire : «La place d'un homme politique n'est pas en prison» (Laurent Gbagbo) - Tribune Ouest
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Côte d’Ivoire : «La place d’un homme politique n’est pas en prison» (Laurent Gbagbo)

Quelques jours après son arrivée en Côte d’Ivoire, l’ex-pensionnaire de la CPI avait souhaité rendre visite aux prisonniers d’opinion de toutes les sensibilités politiques. Mais les autorités ivoiriennes n’ont pas consenti à sa demande. « Pour des raisons d’ordre sécuritaire, les maisons d’arrêt ne sauraient accueillir des visites de personnalités politiques », a argumenté le pouvoir d’Abidjan.

Libéré par la cour pénale internationale qui l’a acquitté des charges de crime contre l’humanité et de crime de guerre qui pesaient contre lui, l’ancien président ivoirien a retrouvé la Côte d’Ivoire, jeudi 17 juillet  2021. Mardi 27 juillet 2021, lors de sa rencontre avec le président Alassane Ouattara,  Laurent Gbagbo a plaidé auprès de son successeur pour  la libération des prisonniers politiques. Comme en témoigne sa déclaration à sa sortie d’audience, il a évoqué, entre autres sujets, le sort des détenus d’opinion : « J’ai insisté sur les prisonniers qui ont été arrêtés au moment de la crise de 2010-2011, qui sont encore en prison. (…) Vous serez d’accord avec moi que j’étais leur chef de file. Je suis dehors aujourd’hui et ils sont en prison. j’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer. »

Lundi 2 août 2021, Laurent Gbagbo a reçu, à son ex-quartier général de campagne à Abidjan, les épouses des prisonniers d’opinion réunies au sein du  collectif des femmes et parents des détenus (Cofed). La libération des détenus politiques de la crise post-électorale de 2010-2011 était au centre de l’exposé de l’ancien président ivoirien.  « J’ai voulu aller rendre visite à tous vos maris, mais bon… Le Ministre de la justice a répondu que ce n’était pas possible. C’est pourquoi je vous appelle ici pour essayer de vous consoler un peu », a confié l’ex-président à ses hôtes, avant de leur faire part de sa doléance adressée à Alassane Ouattara :  « Quand l’occasion m’a été donnée de rencontrer le président Ouattara, je lui ai posé un seul problème : La libération des prisonniers. Il ne m’a pas dit Non. Mais il ne m’a pas dit Oui non plus. Il ne m’a pas dit Non parce qu’il m’a dit qu’il allait étudier et que pour le moment, il était en train d’étudier le cas de ceux qui avaient été arrêtés au moment des élections de 2020. Et qu’il pense que pour cette fête d’indépendance, ce serait trop tôt, mais il va faire tous les efforts pour les libérer le plus tôt possible . C’est la réponse qui m’a été faite et je vous la transmets telle quelle. On est obligés de s’accrocher à cette réponse et de prier pour que nos frères, nos amis, nos camarades, nos époux soient libérés. »  

Dans son intervention, le président du Front populaire ivoirien a une fois de plus affirmé son engagement en faveur de la liberté d’opinion dont il a fait son cheval de bataille :  « (…)  Je me suis battu pour arriver là où je suis arrivé. Ça veut dire que j’ai heurté plusieurs fois la tranquillité de ceux qui dirigeaient. Je les ai dérangé plusieurs fois. Mais je pense aussi, et ça je l’ai écrit plusieurs fois, qu’un pays où le droit de déranger les gouvernants n’est pas reconnu aux citoyens, un tel pays ne se développe pas. Un tel pays où la liberté de déranger n’est pas reconnue, ce pays là ne se développe pas. Parce que la voie de notre développement se trouve là, dans la liberté que les gens ont de s’opposer. Les gens ont la liberté de s’opposer à une politique et quand on ne reconnaît pas cette liberté, il n’ y a pas de développement au bout », a soutenu le père du retour au multipartisme en Côte d’Ivoire.

« C’est un acte de réconfort sans précédent pour nous les épouses. La rencontre avec le Président Alassane Ouattara est une grande lueur d’espoir pour nous. Et nous y attendons beaucoup », a témoigné Mme Georgette Dogbo Blé qui a exprimé sa reconnaissance à l’endroit de l’ancien prisonnier de la CPI, au nom des membres de l’association. Laurent Gbagbo a encouragé les épouses des détenus à garder le cap. Il a déploré que dans « les pays développés, les hommes politiques ne sont pas plus vertueux qu’en Afrique, mais c’est en Afrique qu’on met les hommes politiques toujours en prison.» À en croire l’orateur, « en Europe, il y en a même des célèbres qui sont devant les tribunaux, qui sont prompts à venir mettre des hommes politiques en prison en Afrique, mais eux, en Europe, vont de sursis en sursis parce que les Européens respectent leurs dirigeants. » 

L’ ex-président ivoirien invite donc ses compatriotes à partager avec lui la pensée selon laquelle les hommes politiques n’ont pas leur place en prison. « Moi, j’ai été président pendant 10 ans. Je n’ai pas fait arrêter quelqu’un, pas d’homme politique. Je voudrais que les Ivoiriens partagent cette idée avec moi. La place des hommes politiques n’est pas en prison. C’est une idée qui me tient à coeur et je voudrais que tout le monde dans ce pays partage cette opinion. (…) Je pense qu’on devrait faire ce que j’ai fait : Ne pas arrêter les gens qui n’ont pas la même opinion que nous », a conseillé Laurent Gbagbo.

AUTEUR: Axel Illary
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