Plusieurs personnes ont été arrêtées vendredi 10 décembre 2021 à Niamey, en marge de la Journée internationale des droits de l’homme, dont Mathieu Pourchier, un français salarié de l’organisation Agir ensemble pour les droits humains.
Samedi 12 décembre 2021, au lendemain des faits, onze ONG réclamaient la libération de Mathieu Pourchier, Armadan Moussa, Biliyaminou Idi, Moubarak Habou et Hima Hamani, tous interpellés la veille à Niamey, en marge de la Journée internationale des droits de l’homme. Celle-ci voulait « sensibiliser les populations de Niamey sur le respect des droits fondamentaux et des bienfaits d’un système démocratique ».
Dans un communiqué, ces ONG déclarent que la police est intervenue après le départ de la caravane du siège de l’association Tournons la page (TLP) Niger à Niamey, et qu’elle a interpellé quinze militants, dont « quatre ont été interrogés et placés en garde à vue au commissariat central de Niamey », où « ils passeront la nuit pour attroupement non autorisé ».
Mathieu Pourchier, salarié français de l’organisation Agir ensemble pour les droits humains, était aussi chargé de protection et de plaidoyer pour le secrétariat international de TLP, à Niamey, « il ne faisait pas partie des caravaniers » et a été « arrêté en ville par quatre policiers en civil alors qu’il circulait à moto », ont précisé les ONG dans le communiqué.
« Les quatre membres de TLP et Mathieu Pourchier sont dans les locaux de la police » a précisé le coordinateur national du mouvement TLP, Maikoul Zodi, à l’AFP. « Les autres personnes, dont des conducteurs de taxi et des journalistes, ont été remis en liberté » a-t-il finalement souligné.
Un Français arrêté : heurts diplomatiques
Les signataires du communiqué « appellent les autorités du Niger à libérer immédiatement les personnes arrêtées et à mettre un terme à toute pratique de harcèlement contre les membres de la société civile ».
« Ces évènements s’inscrivent dans un contexte de tensions vives entre TLP Niger, soutenu par de nombreuses organisations de la société civile du Niger, et le gouvernement nigérien » , expliquent les ONG.
Depuis le blocage dans l’Ouest nigérien d’un convoi militaire français qui se rendait au Mali, à la fin du mois de novembre 2021, et d’après le communiqué, « les heurts de Téra (trois morts et dix-huit blessés lors d’un affrontement entre des citoyens et un convoi de l’armée française appuyé par la gendarmerie nigérienne), TLP exige justice et demande à pouvoir manifester pour dénoncer l’insécurité et l’enlisement de la force Barkhane dans le pays ».