L’hiver s’installe doucement, et avec lui, ce besoin de se sentir en sécurité y compris côté finances. À Tours, un homme a pourtant vécu le contraire : en consultant son compte, il découvre que son Livret A a été clôturé sans qu’il en soit averti. En un clic, près de 27 000 euros — les économies d’une vie — se sont envolés.
Une actualité qui glace le sang de milliers d’épargnants et rappelle que même les placements les plus sûrs peuvent réserver de cruelles surprises.
Le Livret A, ce vieux compagnon des Français qui vacille
Depuis des générations, le Livret A fait figure de valeur refuge. On l’ouvre à la naissance d’un enfant, on y dépose le fruit d’un labeur discret, on s’y attache comme à un petit coffre tranquille. Son taux de 3 %, sa garantie par l’État et son absence d’impôt en font le chouchou des épargnants prudents.
Mais derrière cette façade rassurante se cache une mécanique bien plus stricte. Depuis la loi Eckert de 2014, tout compte inactif depuis plus de dix ans doit être clôturé et transféré à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Une mesure censée protéger, mais qui, parfois, désoriente ceux qu’elle voulait aider.
Et ce n’est pas un hasard : entre courriers perdus, adresses obsolètes et silences bancaires, il suffit d’un grain de sable pour que tout s’enraye.
À Tours, une vie d’épargne effacée sans explication
L’histoire de ce quinquagénaire tourangeau en est la preuve douloureuse. Son Livret A, ouvert en 1975 par ses parents à la Caisse d’Épargne, a tout simplement disparu des radars. En mai dernier, il découvre qu’il a été clôturé depuis 2016. Aucun mail. Aucune lettre. Rien.
« Je croyais que mon argent dormait en paix, pas qu’il s’était évaporé », raconte-t-il, encore sous le choc.
Le plus troublant, c’est que personne ne sait où sont passés les fonds. La banque évoque un transfert vers la Caisse des dépôts, sans pouvoir en apporter la preuve. Ce flou, à la fois administratif et humain, a poussé l’épargnant à porter l’affaire en justice. Son dossier sera examiné en mars 2026 devant le tribunal judiciaire de Tours.
Derrière cette procédure, il y a la colère, mais aussi une forme de tristesse. Celle de voir cinquante ans d’efforts s’effacer en silence.
Ce que dit la loi, et ce que chacun peut faire
La Banque de France et Service-Public.fr rappellent que dix ans d’inactivité suffisent pour qu’un compte soit déclaré « dormant ». Les fonds concernés sont alors transférés à la Caisse des dépôts, où ils peuvent être recherchés sur Ciclade.fr.
Depuis 2016, plus de 6,4 millions de comptes ont ainsi été récupérés par la CDC, représentant près de 6 milliards d’euros. Des chiffres vertigineux, derrière lesquels se cachent souvent des oublis familiaux, des décès ou simplement… la vie qui passe.
???? Trois gestes simples pour éviter le pire :
- Surveillez vos relevés, même ceux de vos comptes d’épargne.
- Mettez à jour vos coordonnées bancaires.
- Consultez régulièrement Ciclade.fr, ne serait-ce que par précaution.
Un réflexe qui peut sauver bien des nuits blanches.
La prudence n’est pas une option
Cette affaire tourangelle agit comme un signal d’alarme. Même un placement réglementé comme le Livret A peut vaciller quand la communication s’interrompt. Pour l’UFC-Que Choisir, il est temps que les banques « alertent plus clairement leurs clients ».
Et au fond, cette histoire n’est pas seulement une question d’argent. Elle parle de mémoire, de confiance, de lien humain dans un monde où tout devient numérique.
Alors, avant de tourner la page de 2025, prenez un instant : ouvrez vos relevés, regardez vos comptes, appelez votre conseiller. Parfois, la tranquillité commence par un simple geste — celui de vérifier que votre argent, lui, ne dort pas trop longtemps.
La rédactrice a utilisé l'IA pour corriger cet article.
