Alors que le 30 juillet, quatre jours après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest avait donné sept jours aux putschistes ; l’ultimatum prend fin ce soir.
L’ultimatum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prend fin ce soir, et la Cedeao demeure ferme en indiquant qu’elle est disposée à intervenir militairement dans le pays. C’est le 30 juillet que l’institution avait donné sept jours et sommé la junte nigérienne pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, sous peine d’utiliser « la force ».
Mohamed Bazoum est séquestré par la junte depuis le coup d’Etat. La pression internationale se fait également sentir. A Paris, le ministère français des affaires étrangères a déclaré soutenir « avec fermeté et détermination » les prises de position de la Cedeao, indiquant qu’« il y va de l’avenir du Niger et de la stabilité de toute la région ».
En fin de semaine les chefs d’état-major des pays membres de la Cedeao ont « défini les contours d’une éventuelle intervention militaire » contre la junte nigérienne. « Tous les aspects d’une éventuelle intervention ont été évoqués lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a ainsi déclaré le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah. Cependant au Niger, des rassemblements de soutien aux putschistes ont eu lieu à travers tout le pays.
A Paris, une trentaine de personnes ont manifesté en faveur de M. Bazoum, parmi lesquelles son premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou : « Je reste optimiste parce que je sais combien les Nigériens tiennent à la démocratie et à la stabilité de leur pays. Un dénouement heureux est encore possible. Comme vous le savez, dans toute négociation, tout peut se produire tant qu’on n’arrive pas à la fin du délai fixé. Les dernières minutes sont cruciales. ».
Plusieurs armées ouest-africaines, dont celle du Sénégal, ont déclaré être prêtes à envoyer des soldats. C’est le cas également en Côte d’Ivoire si l’on en croit une source proche de la délégation ivoirienne à Abuja. Celle-ci a également évoqué un envoi de troupes, sans préciser le nombre de soldats mobilisés.
Au Mali et au Burkina Faso, confrontés à la violence djihadiste comme le Niger, les militaires putschistes ont prévenu qu’ils seraient solidaires de leur voisin et que toute intervention militaire serait considérée comme « une déclaration de guerre ». Au Nigeria, où le président Bola Tinubu se montre dur vis-à-vis de la junte nigérienne ; l’heure n’est pas à l’intervention : « les victimes seront des citoyens innocents qui vaquent à leurs occupations quotidiennes », a déclaré le Forum des sénateurs du nord. Selon le porte-parole, Suleiman Kawu Sumaila les habitants du nord du pays, seraient « affectés négativement ».
« Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire », a également réagi le président algérien Abdelmadjid Tebboune, précisant qu’une intervention militaire au Niger serait « une menace directe pour l’Algérie ». Les putschistes de Niamey ont réagi, précisant qu’une « riposte immédiate » serait la réponse à « toute agression ».
Cependant, en, attendant la fin de l’ultimatum ; la solution diplomatique est privilégiée selon Abdel-Fatau Musah, le commissaire chargé des affaires politiques et de la sécurité de la Cedeao.
Les relations entre la junte au Niger et l’ancienne puissance coloniale française continuent de se dégrader. Les putschistes ont dénoncé jeudi soir des accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec la France, qui déploie au Niger un contingent militaire de 1 500 soldats pour la lutte antiterroriste.
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