Au nord-ouest du pays, zone géographique qui subit les violences de bandes criminelles, une nouvelle attaque fait trente morts.
C’est autour de la compétition pour les ressources agraires, que se jouent les exactions, nombreuses que le Nigeria déplore. Ainsi des assaillants armés ont tué trente personnes le 3 juin, en attaquant six villages dans le nord-ouest du Nigeria.
A bord d’une « vingtaine de motos », des hommes armés ont mené des raids dans le district de Tangaza (Etat de Sokoto) tuant « huit personnes à Raka, sept à Bilingawa, six à Jaba, quatre à Dabagi, trois à Raka Dutse et deux à Tsalewa », a déclaré le porte-parole de la police de Sokoto, Ahmad Rufai.
Dans ces régions rurales du Nigeria, la compétition règne autour des ressources entre éleveurs et agriculteurs. Les conflits se multiplient et la compétition engendre une montée des violences. Dans cette zone où la terre est de plus en plus rare, les communautés ont mobilisé des groupes armés pour assurer leur protection, alors que les conflits violents sont légion.
De « bandits » isolés en regroupement d’intérêts, on a vu se constituer des groupes criminels qui attaquent et pillent des villages, tuent leurs habitants ou les enlèvent contre le paiement de rançons.
Selon deux habitants du district les trente-six personnes qui ont été tuées lors de ces attaques, ne seraient pas des victimes de tensions communautaires mais d’une tentative de racket par un groupe armé.
« Nous avons enterré trente-six personnes hier (dimanche) qui ont été tuées par les bandits », a déclaré Kasimu Musa, un habitant de Raka Dutse, confirmant le bilan donné par un habitant du village voisin de Gandaba, Mansur Abdullahi. Les assaillants « étaient furieux de notre refus de négocier avec eux et de leur verser de l’argent pour notre protection, comme l’ont fait d’autres villages », « c’est pourquoi ils ont attaqué nos villages », a expliqué M. Musa.
Lundi dernier, le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, a été intronisé à la tête du pays, qui se présente comme la première économie du continent. Le nouveau président est confronté à de multiples défis en matière de sécurité. Celui-ci a promis lors de son discours d’investiture, d’intensifier la lutte contre l’insécurité, devenue « sa priorité absolue ».
