La Ghana, pays de 30 millions d’habitants et faisant figure de modèle il y a peu encore, subit les conséquences de la guerre en Ukraine et du Covid-19. Le pays a dû se résoudre à recourir un emprunt de 3 milliards de dollars auprès du FMI.
On vantait encore il y a peu, le Ghana comme le modèle de la nouvelle Afrique. Une démocratie stable et prospère, de 30 millions d’habitants, situé entre la Côte d’Ivoire et le Togo qui apparaissait prospère faisant preuve d’une dynamisme économique exemplaire. Cependant aujourd’hui le Ghana est en ruine. En cause : la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine et ses répercussions sur le prix de l’énergie.
Conséquence immédiate, en décembre 2022, le pays s’est vu être dans l’incapacité de rembourser ses dettes, et a initié des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). En jeu ? Un plan de sauvetage. Le 17 mai, le FMI débloque une aide de 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros), avec une première tranche de 600 millions déblocable immédiatement.
Le FMI n’accorde son soutien habituellement qu’à condition que les pays créanciers acceptent ensemble la renégociation de leurs échéances de remboursement, voire l’annulation d’une partie de la dette. Le système a fonctionné jusqu’à ce que la Chine, devienne en quelques années l’un des principaux créanciers des pays pauvres.
Ainsi selon la Banque mondiale, 38 % des pays proches du défaut sur la dette ont pour premier créancier la Chine. Or l’empire du Milieu préfère négocier directement la restructuration avec les pays endettés. C’est ainsi qu’elle a procédé. Cependant, la contrepartie est sévère car la Chine se fait alors payer via des livraisons de matières premières ou par la mainmise sur des infrastructures qu’il avait aidé à financer.
On observe qu’une vingtaine de pays africains subissent la menace de la dégradation actuelle de l’économie. Selon The Economist, 17 % du revenu des gouvernements africains contribuent au remboursement de la dette extérieure. Le Ghana, quant à lui se hisse à hauteur de 30 %.
Durant les années 2000, le Ghana, comme tous les pays du continent, a beaucoup investi dans les infrastructures ; des ports, des routes, des trains et des aéroports avec l’argent étranger, et bien évidemment chinois. Souvent aussi, comme à Accra, les investissements furent lourds ; dans des édifices somptueux comme une cathédrale de 5 000 places au cœur de la ville. Les conséquences économiques et politiques sont dramatiques, la dette revenant ; enflée plus encore.