En raison de l’insécurité, la malnutrition se développe au Sahel. L’Unicef interpelle les gouvernements du Niger, du Burkina Faso et du Mali en indiquant qu’il est souhaitable et urgent « placer la nutrition infantile au premier rang des priorités nationales ».
Selon les estimations, près d’un million d’enfants de moins de 5 ans devraient être exposés en 2023 à une malnutrition aiguë sévère au Niger Burkina Faso, Mali. Ces pays du Sahel sont exposés sans discontinuer aux attaques djihadistes et ce, depuis 2025. « Environ 970 000 enfants » sont concernés dans ces trois pays frontaliers en proie à l’insécurité, précise l’Unicef.
Le Niger est le pays le plus touché par ces risques de malnutrition. En prévision, 430 000 enfants malnutris aigus cette année. C’est cependant moins que l’année précédente. « C’est 60 000 enfants de moins qu’en 2022, une diminution qui peut être attribuée à la forte mobilisation du gouvernement du Niger, de l’Unicef et de ses partenaires », a précisé l’UNICEF. La situation n’est pas la même au Mali. La malnutrition aiguë devrait y augmenter de 18,4 % cette année et affecter 367 000 enfants.
Selon l’UNICEF, les causes sont connues : « l’insécurité et les conflits croissants signifient que la vulnérabilité augmente dans la région et qu’il est de plus en plus difficile d’aider les communautés dans les zones isolées » confrontées aux attaques djihadistes, a déclaré Marie-Pierre Poirier, la directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest l’Afrique centrale.
De même l’augmentation de l’insécurité alimentaire et des prix des denrées alimentaires affecte la qualité de l’alimentation des jeunes enfants dans les pays du Sahel où 82 % des jeunes enfants de 6 à 23 mois sont en situation de pauvreté alimentaire. Ceci signifie que les enfants ne sont pas nourris avec le régime alimentaire minimum dont ils ont besoin.
L’Unicef appelle les gouvernements à « placer la nutrition infantile au premier rang des priorités nationales » et à « accroître les investissements nationaux dans la prévention, la détection et le traitement précoces de la malnutrition ».