Au Burkina Faso, Amnesty international, exhorte à « cesser les attaques et menaces » contre la liberté de la presse. Selon l’ONG, les expulsions de journalistes et suspensions de médias sont le signe d’« un tournant inquiétant de violation du droit à la liberté d’expression par les autorités ».
C’est la suspension de France 24 et l’expulsion des correspondantes de Libération et du Monde la semaine dernière ont décidé l’ONG Amnesty international à s’exprimer sur la liberté de la presse, qu’elle considère bafouée au Burkina Faso.
« La lutte contre les groupes armés et l’insécurité ne sauraient être un prétexte pour restreindre les libertés de la presse et les droits des citoyens d’accéder à l’information », a ainsi déclaré Samira Daoud, la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.
La semaine dernière, la correspondante du Monde Sophie Douce et celle de Libération, Agnès Faivre, ont été expulsées du Burkina, après avoir été convoquées à la sûreté d’Etat. En mars, la chaîne France 24 a été suspendue, suite de la diffusion d’une chronique se livrant à l’analyse d’un entretien que lui avait accordé le chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique.
Selon Amnesty International, ces expulsions et suspensions marquent « un tournant inquiétant de violation du droit à la liberté d’expression par les autorités ». « Expulser des journalistes pour avoir fait leur travail d’information et sans document officiel motivant cette mesure est abusif. Nous demandons aux autorités de rétablir les journalistes dans leurs droits et de leur permettre de continuer leur travail sur le sol burkinabé », a déclaré Mme Daoud. Amnesty dénonce également des « menaces et attaques » contre plusieurs journalistes burkinabés.
Le Burkina Faso est dirigé, depuis septembre, par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir grâce à un coup d’Etat.