Bello Turji a 28 ans et est à la tête d’un gang agissant dans le nord-ouest du pays.
A moins de trente ans, Bello Turji est déjà à la tête d’un triste record. Il est responsable de la mort de centaines de personnes. Il est déjà parmi les criminels les plus recherchés du Nigeria. De simple éleveur, Bello Turji est passé au statut de chef de gang voire de « seigneur de guerre ». Il est à la tête d’un des gangs qui ravagent et déciment le nord-ouest du Burkina Faso. Turji est le chef d’un gang de plusieurs centaines de membres. Celui-ci sévit dans les Etats de Zamfara, de Sokoto et Katsina. A son âge, il a déjà la réputation d’un homme très cruel.
Le Nigeria, depuis des années subit les attaques de bandes criminelles lourdement armées qui enchaînent en toute impunité les attaques dans le nord-ouest et le centre du pays. Ces violences forment un conflit large, alimenté par le trafic d’armes. Ces factions sont nées initialement d’affrontements entre éleveurs peuls et agriculteurs.
Bello Turji, 28 ans, est l’un des plus connus des chefs de gangs ; et ce au point d’accorder de nombreuses interviews, coiffé d’un turban, en tenue de camouflage militaire. Bello Turji est né en 1994 dans le district de Shinkafi, à Zamfara, au sein d’une riche famille d’éleveurs peuls. Il a reçu une éducation islamique de base à l’école coranique locale.
« Turji ne connaît rien d’autre que la vie rurale, où tout commence et finit avec le bétail. C’est la source de tout : de subsistance, de prestige et de pouvoir politique » déclare le professeur Murtala A. Rufai, de l’université Usman-Danfodio. C’est un « cow-boy », né « éleveur » et devenu « bandit », puis « chef » et désormais « seigneur de guerre contrôlant de nombreux bandits et territoires » explique M. Rufai.
Avec la croissance démographique vertigineuse, la terre est devenue l’objet de convoitise. Peu à peu, les conflits, des saccages de récoltes, de pollution de l’eau ou de vol de bétail se sont généralisés. Dans le nord-ouest et le centre, certains se sont regroupés en gangs. Les autorités de Zamfara estiment qu’il y a aujourd’hui 30 000 bandits dans le nord-ouest.
A Zamfara devenue une zone de non-droit, Bello Turji est responsable de la mort de centaines de personnes lors de raids meurtriers. En décembre 2021, il ordonne par exemple à ses hommes d’encercler un bus bondé et d’y mettre le feu. Vingt-trois civils, dont des femmes enceintes, meurent brûlés vifs. « Après cela, il est devenu quelqu’un estime le professeur Rufai. Mais il jouit d’une publicité excessive dans les médias. Je pourrais citer dix seigneurs de guerre bien plus meurtriers et dangereux que Bello Turji. »
En août 2022, un accord est trouvé avec les autorités locales de Zamfara. Cependant l’armée qui s’opposait à la trêve, a bombardé la maison de Turji en son absence, pendant le baptême de son nouveau-né. Douze personnes sont alors tuées, dont son frère aîné. A l’issue de cet épisode ; le chef de bandits a formulé une menace vis-à-vis des autorités : « Je suis prêt à accepter la paix comme la guerre. Quoi que choisisse le gouvernement, nous pouvons lui rendre au centuple. »
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