Le Bénin accélère sa transition écologique et exonère de TVA et de droits de douane les véhicules 100 % électriques.
Le Bénin se lance dans l’électrique. Près de 3 000 motos électriques circulent aujourd’hui au Bénin, principalement dans la capitale, Cotonou. « Le réseau s’étend à Porto-Novo et quasiment jusqu’à Ouidah » confirme Hervé Hountondji, directeur des ventes de M-Auto. M-auto est une société d’origine indienne détenue par Africa Transformation and Industrialization Fund (ATIF). ATIF est un fonds d’investissement spécialisé dans l’industrie et le développement économique en Afrique. Le directeur des ventes est ambitieux pour sa société : « fin 2023, nous espérons vendre 25 000 motos à travers tout le Bénin et remplacer 70 % de la flotte des Zem’deux ans plus tard ». Hervé Houtondji précise que depuis mai 2022, il vend chaque jour près de 50 motos au Bénin. L’entreprise se développe également au Togo. »
Les atouts de la moto électrique sont nombreux : non seulement elles sont silencieuses mais également elles présentent l’avantage d’être constituée de moins de pièces qu’une moto thermique. Il n’y a pas de pot d’échappement, pas de vidange, quasiment aucun entretien.
Et, avantage non négligeable ; la moto électrique ne pollue pas. L’Afrique subsaharienne est sujette à une pollution croissante, une démographie importante dans ses capitales et une densité élevée. « Si on ne fait rien, l’Afrique pourrait représenter la moitié des émissions de pollution dans le monde d’ici à 2030 » interpellait déjà en 2019 Cathy Liousse, directrice de recherche au laboratoire d’aérologie du CNRS à Toulouse.
Or au Bénin la majorité des véhicules thermiques est alimentée par de l’essence dite « kpayo », de contrebande. En vente dans la rue dans des flacons en verre, « kpayo » provient du Nigeria. « kpayo » est une essence frelatée qui dégrade les moteurs génère une fumée noire.
Les Béninois se ruent sur les deux-roues électriques pour des raisons économiques. Afin d’accélérer la transition écologique, le gouvernement a aussi exonéré de TVA et de droits de douane les véhicules 100 % électriques. Fabriquées en Inde, les motos sont assemblées dans la zone industrielle de Glo Djigbé (GDIZ), à 45 km au nord de Cotonou.
La durée de vie des batteries est évaluée à dix ans et demeurent la propriété du constructeur qui s’engage à mettre en place un système de recyclage. Ainsi en Inde, de petites usines de recyclage de batteries ont vu le jour sans pour autant respecter les normes nécessaires à l’extraction des produits toxiques comme le plomb ou le lithium contenus à l’intérieur des batteries. La transition écologique est une démarche certes d’avenir, pour l’avenir mais qui ne se fait sans heurts et dommages.
Laisser un commentaire
Notice: Undefined index: stream in /var/www/virtual/tribuneouest.com/htdocs/wp-content/plugins/like-box/includes/widget.php on line 32