Les soldats ivoiriens accusés d’être des « mercenaires » sont été reconnus coupables notamment d’ « attentat et complot contre le gouvernement ». La Côte d’Ivoire confirme pourtant que les militaires concernés étaient en mission pour les Nations unies.
Les quarante-six militaires ivoiriens qui étaient soupçonnés d’être des « mercenaires » et détenus au Mali depuis juillet 2022 ont été condamnés vendredi 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle. Et ce avant l’expiration de l’ultimatum fixé au 1er janvier par les chefs d’État ouest-africains à la junte malienne pour les libérer.
Bamako les a déclarés coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon le procureur général Ladji Sara.
En juillet, quarante-neuf soldats ivoiriens avaient été arrêtés et écroués au Mali pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Trois soldates ivoiriennes appartenant à ce groupe de militaires ont été libérées en septembre à la suite de médiations. Elles ont cependant été condamnées à la peine de mort par contumace pour les mêmes motifs que les quarante-six autres militaires toujours incarcérés.
Bamako affirme que les soldats ivoiriens avaient voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans autorisation des autorités.
En décembre, à Abuja, les dirigeants ouest-africains se sont réunis en sommet sans le Mali, et ont exigé que les soldats soient libérés avant le 1er janvier. Les dirigeants ouest-africains menaçaient le Mali sous peine de nouvelles sanctions. Le 22 décembre, une délégation officielle ivoirienne s’est déplacée à Bamako dans un esprit « fraternel ». La rencontre s’est conclue par la signature d’un mémorandum, le ministre de la défense ivoirien soulignant que l’affaire était « en voie de résolution ».
A l’issue de la rencontre, le ministre des affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a évoqué auprès de la presse un « incident malheureux ». Le ministre de la défense ivoirien a quant à lui précisé qu’il s’agissait d’un « malentendu ».
L’accord ainsi trouvé entre le Mali et la Côte d’Ivoire créée la possibilité d’une grâce présidentielle du chef de la junte malienne, Assimi Goïta.
L’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ». La présidence ivoirienne avait aussi reconnu en septembre « des manquements et des incompréhensions ». Cependant les relations entre les deux pays se sont à nouveau durcies quand la junte a ouvertement lié la libération des quarante-six soldats restants à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire. « Une prise d’otages qui ne restera pas sans conséquence », a alors précisé la présidence ivoirienne.
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