La junte au pouvoir reproche officiellement à Barbara Manzi d’avoir « jeté le discrédit » sur le pays en décidant « unilatéralement » de retirer le personnel non essentiel de l’ONU à Ouagadougou.
Barbara Manzi, la coordonnatrice de l’ONU au Burkina Faso, a été déclarée « persona non grata » et « priée de quitter le pays », dès vendredi, par la junte au pouvoir alors que le pays est en proie à crise sécuritaire en raison des attaques djihadistes récurrentes.
La ministre des affaires étrangères, Olivia Rouamba, a justifié l’expulsion de Barabra Manzi an arguant fait que Mme Manzi a décidé « unilatéralement » de retirer le personnel non essentiel de l’ONU à Ouagadougou. « C’est jeter le discrédit, ternir l’image du pays et décourager les potentiels investisseurs. C’est inconcevable et nous devons prendre nos responsabilités », a précisé la ministre.
« Au-delà de ces faits, il nous est revenu que Mme Manzi prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois. Nous ne savons pas sur quelles bases elle peut le faire. De gros efforts sont faits sur le plan sécuritaire et l’ONU devrait se constituer en structure de soutien », a ainsi déclaré la ministre.
Mme Rouamba a toutefois souhaité faire la différence entre « la personne de Mme Manzi et l’ONU », avec laquelle le Burkina « garde toujours une très bonne coopération ».
Outre la « demande du retrait du personnel non essentiel », il est aussi reproché à Mme Manzi une « tentative d’influence négative » et de « s’immiscer dans les affaires politiques du Burkina ». Cette expulsion intervient quelques jours après celle de deux Français qui travaillaient pour une société burkinabée et qui étaient soupçonnés par les autorités d’être des espions.
Barbara Manzi, était également coordonnatrice humanitaire de l’ONU en poste au Burkina Faso depuis août 2021.