Le Conseil du café-cacao (Côte d’Ivoire) et le Ghana Cocoa Board (Ghana), deux entreprises de production de cacao ont accepté de poursuivre les négociations avec des multinationales.
Lundi 21 novembre 2022, au lendemain de l’expiration de l’ultimatum lancé deux semaines auparavant par le Côte d’Ivoire et le Ghana aux multinationales du chocolat, le Conseil du café-cacao et le Ghana Cocoa Board, ont affirmé dans un communiqué, avoir noté les efforts consentis par certaines entreprises et leur volonté de trouver de concert des solutions pour une production durable du cacao qui place les producteurs au cœur de cette stratégie ».
Près de 60 % de la production mondiale de fèves de cacao sont assurées par la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ils reprochent aux industriels leurs « réticences à payer le différentiel de revenu décent (DRD) » au point de « les menacer de suspendre les programmes de durabilité et de leur interdire l’accès aux plantations au vue de la prochaine récolte ».
Lors d’un entretien exclusif avec nos confrères du Monde, Alex Assanvo, le secrétaire exécutif de l’Initiative Côte d’Ivoire-Ghana pour le cacao, a déclaré que « tout le monde a reconnu qu’il y a un vrai problème ». « Nous pensons que nous avons été entendus », affirme-t-il.
L’homme qui ne désire pas « aller vers une confrontation démesurée ». Selon lui, il s’agit pour ces compagnies de corriger leur trajectoire ».
« Notre message est clair : les industriels ne doivent pas utiliser le différentiel d’origine qui es une prime qui varie en fonction de la qualité des fèves pour annuler les effets du différentiel de revenu décent sur les revenus des producteurs », précise le secrétaire avant de rappeler : « Tout le monde a pris cet engagement et toute personnes qui sortira de ce cadre sera suspendue sans préavis. »
« La situation a évolué entre le début de l’ultimatum lancé le 8 novembre et son expiration le 21. Les ventes ont repris sur le marché », s’enthousiasme-t-il.
Nette baisse de production de cacao
Malheureusement, d’après ce spécialiste, « depuis dix ans, derrière la question de la durabilité du cacao en Côte d’Ivoire et du Ghana se cache en réalité la question de la productivité et de l’amélioration des rendements ». Au Ghana, « en raison du climat, de la maladie du cacao et du faible prix du cacao, la production a baissé ».
Sans compter, que les industriels se tournent de plus en plus vers d’autres pays pour s’approvisionner en fèves de cacao, notamment l’Équateur, le Brésil, la Colombie, le Cameroun et le Nigeria, qui vont progressivement devenir des concurrents directs.
« Il est là le problème : nous faisons tous les efforts, mais les acheteurs investissent dans des plantations ailleurs et cette diversification de l’approvisionnement contribue à une stratégie avérée de stabilisation voire de baisse du prix du cacao », explique ce spécialiste.