Accra fait appel au FMI pour négocier un prêt de 3 milliards de dollars et le rééchelonnement de la dette.
La capitale du Ghana étouffe économiquement parlant ; l’inflation dépasse les 40 % depuis octobre et le cedi a perdu la moitié de sa valeur face au dollar. La monnaie figure dorénavant au rang des monnaies les moins performantes du continent. Les prix du logement, de l’eau, de l’électricité et du gaz ont augmenté de près de 70 %, ceux des transports et du carburant de 46 %.
La crise économique est bien réelle. La dette publique du Ghana dépasse 100 % de son PIB et le service de la dette absorbe la moitié des recettes de l’Etat. Le pays doit faire face à « un risque élevé de surendettement ». Le gouvernement de Nana Akufo-Addo espère obtenir un prêt de 3 milliards de dollars auprès du FMI.
Le Ghana prévoit parallèlement de restructurer sa dette intérieure afin de justifier d’un renflouement par l’institution de Washington. Cependant Moody’s vient d’abaisser de deux niveaux la note de crédit du Ghana, rétrogradé à « Ca », l’avant-dernière note de l’agence.
Dans les quartiers populaires, il n’est pas rare d’observer que les populations ne se nourrissent qu’avec un repas par jour en raison de la flambée des prix de l’alimentaire. Le gouvernement n’a pas plafonné le prix des produits alimentaires, mais il a privilégié l’augmentation du salaire minimum de 10 % et a introduit une indemnité de coût de la vie équivalant à 15 % de ce même salaire minimum, dont le montant passera à 14,88 cedis par jour (1,08 euro) au 1er janvier.
Conscient de l’urgence, l’Etat cherche à adopter des mesures d’austérité quant au fonctionnement de l’Etat et pour endiguer la dévaluation du cedi, la Banque centrale du Ghana (BoG) a relevé son taux directeur à 24,5 % en octobre. Accra semble apparemment prêt à tout pour redresser la barre. Y compris le le troc, en échangeant son or contre du pétrole avec les Émirats arabes unis.
La cherté de la vie soulève un mécontentement grandissant au sein d’une population déjà éprouvée par le mouvement #FixTheCountry. Le mouvement avait gagné les rues d’Accra pour protester contre la gouvernance du pays et les scandales récurrents de corruption. Sporadiquement la population descend dans la rue pour protester et montrer son désaccord avec les décisions du gouvernement.