Le 22 novembre 2022, s’est tenu à Accra, le sommet entre sept États d’Afrique de l’Ouest et plusieurs dirigeants européens afin d’accroître leurs relations dans la lutte contre la propagation des attaques djihadistes qui sévissent au Sahel depuis 2012.
Les dirigeants du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, du Niger et du Mali se sont réunis à Accra (Ghana) lors d’un sommet avec des représentants de l’Union européenne (UE) de la France et de la Grande-Bretagne, afin de renforcer leur coopération dans la lutte anti-djihadiste.
L’Initiative Accra, lancée en 2017, a pour objectif d’intensifier les efforts pour lutter contre les menaces croissantes djihadistes qui sévissent depuis des années dans la région du Sahel dite des « trois frontières », au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui se propagent dangereusement vers les pays côtiers voisins, notamment au Bénin et au Togo.
Relations diplomatiques en berne
Ce Sommet intervient alors que les relations diplomatiques se sont très largement dégradées entre les partenaires occidentaux et le Mali, dont la junte s’est rapproché de Moscou et notamment du groupe paramilitaire Wagner. Face à ce rapprochement, plusieurs pays partenaires ont déclaré retrait de leurs troupes militaires dans le maintien de la paix au Mali. Les casques bleus de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) qui étaient depuis 2013 déployés sur le territoire, sont progressivement retirés.
« La dégradation de la sécurité au Sahel menace d’engloutir toute la région de l’Afrique de l’Ouest », a déclaré le président ghanéen, Nana Akufo-Addo. « Les groupes terroristes, enhardis par leur succès apparent dans la région, sont à la recherche de nouveaux terrains d’opération, un développement qui a entraîné une évolution de la menace vers le sud », a-t-il expliqué.
« Depuis des années nous parlons, nous parlons du risque de contagion de la menace terroriste du Sahel aux États côtiers. Aujourd’hui, ce n’est plus un risque, c’est une réalité », s’est inquiété Charles Michel, le président du Conseil européen.
Si les dirigeants ouest-africains n’ont fait aucune annonce majeure à l’issue de ce sommet afin de remédier à cette insécurité grandissante, ils ont néanmoins noté « les engagements des partenaires à soutenir l’Initiative d’Accra et recommandé que des actions concrètes, notamment en termes de financement, soient prises pour soutenir les pays sévèrement touchés par le terrorisme ».