En juin 2022, l’Assemblée nationale sortante avait voté une loi sur la biodiversité. Un texte voté sans débats qui ouvre la porte aux OGM, provoquant l’indignation de la société civile.
Votée par l’Assemblée nationale sortante le 3 juin dernier et sans débats, la nouvelle loi sur la biodiversité ouvrant les portes aux organismes génétiquement modifiés (OGM) a provoqué l’indignation de la société civile.
Ibrahim Seck, le coordinateur de la Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab), se bat depuis, pour que le président sénégalais, Macky Sall, ne la promulgue pas.
Selon cet agriculteur, la « diversité risque de disparaître si les semences génétiquement modifiées rentrent au Sénégal ».
Loi contre loi
Depuis 2009, une loi interdisait « d’importer ou de mettre sur le marché des OGM, susceptible de provoquer une dégradation de l’environnement ou de déséquilibre écologique, ou de nuire à la santé humaine ou animale », selon le rapport de la nouvelle loi sur la biodiversité, qui a pour objectif de « tirer le maximum de profit des avantages qu’offre la biotechnologie moderne ».
« Il s’agit pour le Sénégal de s’ouvrir aux innovations et à l’univers de l’intelligence artificielle avec l’utilisation des OGM, tout en prenant en compte les impératifs de sécurité », précise le rapport.
C’est au niveau du Parlement que se joue aujourd’hui la bataille. « Si le chef de l’État nous ferme la porte, nous avons encore une fenêtre d’opportunité avec la nouvelle Assemblée nationale, qui est un peu plus équilibrée. Nous irons à la rencontre des nouveaux députés quel que soit leur bord politique pour que la loi soit abrogée », a annoncé Amadou Kanouté, directeur de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement.