C’est un secret de Polichinelle, la crise ukrainienne impacte sévèrement l’ensemble des échanges internationaux. Les pénuries et l’inflation galopantes enflent donc de jour en jour sur l’ensemble de la planète. De son côté, le Liberia ne fait pas exception à la règle avec des retards à répétition au niveau des importations de riz, l’une des denrées alimentaires majeures du pays.
Comme le souligne Djaounsede Madjiangar, un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique de l’Ouest, sollicité par Le Monde, la pénurie de riz est due à des retards de livraisons. « Le prix du riz est clairement influencé par la crise en Ukraine », explique-t-il. Avant de poursuivre : « Comme pour de nombreux autres pays d’Afrique de l’Ouest, l’augmentation des prix alimentaires intérieurs reflète les tendances internationales, déterminées en grande partie par la crise énergétique mondiale. »
Un marché domestique incontrôlable
Sans surprise, la demande très importante de riz face à la faiblesse de l’offre domestique libérienne font exploser le prix de la matière première. « Cela fait deux semaines que je viens tous les jours, mais jusqu’à présent je n’ai pas obtenu un seul grain de riz », martèle ainsi une habitante de la capitale, Monrovia, pour le média français.
Parallèlement, une commerçante confirme également que la situation devient incontrôlable dans ce dossier : « Je ne peux pas vendre un sac ne serait-ce que 20 dollars en ce moment, parce que le riz est devenu comme de la poussière d’or. J’ai acheté un sac pour 23 dollars, je le vends (désormais) pour 30. »
Sans surprise, ce marasme s’affirme comme un objectif prioritaire pour le gouvernement du président Weah, car environ 70 % des aliments de base du Liberia, y compris le riz, passent par la case importation. Sachant que 27,6 % de la population locale vit sous le seuil international de pauvreté, soit 2,15 dollars par jour et par personne.
