Alors que 46 militaires sont retenus par les autorités de Bamako depuis le 10 juillet ; la médiation ouest-africaine semble avoir porté ses fruits, pour une libération prochaine.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a rencontré le jeudi 29 septembre le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, afin d’avancer dans les négociations diplomatiques entre Côte d’Ivoire et Mali alors que les 47 soldats ivoiriens sont détenus depuis le mois de juillet.
« Les choses vont s’arranger par la volonté de Dieu », a déclaré un haut responsable malien. Selon lui, les différentes parties cherchent une voie de sortie.
La délégation de la Cedeao a quitté le Mali sans faire de déclaration. « Cela ne veut pas dire que c’est un échec. Les Maliens ont été très compréhensifs », a précisé une source proche de la délégation. « Attaché à sa souveraineté, le Mali reste ouvert au dialogue », a déclaré quant à lui, le chef de la junte sur les réseaux sociaux.
La mission était composée des présidents ghanéen et gambien Nana Akufo-Addo et Adama Barrow et du ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, qui représentait le président Faure Gnassingbé. Elle avait été mandatée par les dirigeants des États membres de la Cedeao soucieuse de trouver une solution au conflit qui oppose Bamako et Abidjan à propos du sort de 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet au Mali.
Abidjan et l’ONU affirment que ces soldats devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Cependant Bamako a une toute autre vision du sujet et les considère comme des « mercenaires » venus attenter à la sûreté de l’État.
La junte malienne avait posé des conditions avant l’arrivée de la délégation de la Cedeao : « nous allons les écouter (…). Mais si c’est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas », avait ainsi annoncé le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Le Mali et la Guinée, membres de la Cedeao, sont suspendus de ses organes de décision pour sanctionner la prise du pouvoir par des militaires qui ont renversé les régimes civils en août 2020 au Mali et en septembre 2021 en Guinée. Parallèlement à l’envoi d’une mission au Mali, la Cedeao a décidé le 22 septembre de suspendre toute assistance et transaction des institutions financières de l’instance internationale avec la Guinée.
Le gouvernement malien a déclaré être « outré » par ces mesures. Exprimant une « solidarité indéfectible » avec les Guinéens, il a dans un communiqué décidé « de se désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de [cette] République sœur ».
Le Mali avait lui-même été soumis à un sévère embargo commercial et financier, entre janvier et juillet. Il s’agissait là de sanctionner le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. La junte s’est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024.