Selon le pouvoir malien, l’affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali « est purement judiciaire et bilatérale » et la médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier ».
Le jeudi 15 septembre, la junte malienne et la Côte d’Ivoire ont diplomatiquement haussé le ton dans leurs discussions. En cause ? Le sort de 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. La junte malienne en a profité pour préciser qu’elle ne dresserait pas une oreille quant à « l’ingérence » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), vers laquelle s’est tourné Abidjan.
Selon la junte, la médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier » et le Mali « n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire ». Le premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga accuse le gouvernement ivoirien d’attitude belliqueuse et « d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique ».
Depuis août 2020, date de la prise de pouvoir des colonels, les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire se sont dégradées.
L’interpellation de 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako, le 10 juillet n’a fait qu’accentuer les tensions entre les pays voisins. Trois soldates ont récemment été libérées. Selon la Côte d’Ivoire et l’ONU, les 49 soldats devaient participer à la sécurité du contingent allemand des casques bleus au Mali.
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a corrélé la libération des soldats ivoiriens à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire. Abidjan a dénoncé un « chantage inacceptable » au détriment de soldats pris en « otages » et a demandé la tenue « dans les meilleurs délais » d’un sommet de la Cedeao. Dans le communiqué de jeudi, le colonel Goïta ne fait qu’exprimer « la nécessité de considérer la situation de certains Maliens » faisant l’objet « de mandats d’arrêts internationaux ».
Le premier ministre malien quant à lui, répète que « ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivées au Mali en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien ».