Ce sont deux militaires de l’ambassade de France en poste dans la capitale malienne qui ont été interpellés le 15 septembre à Bamako. Ils ont été relâchés vendredi en toute fin de matinée.
Le jeudi 15 septembre, deux militaires de l’ambassade de France en poste à Bamako ont été interpellés, puis relâchés vendredi en fin de matinée.
Selon plusieurs sources diplomatiques françaises, les deux agents de liaison travaillent auprès de l’attaché de défense de l’ambassade. Ils sont notamment chargés de veiller à la sécurité des Français installés à Bamako. Jeudi les deux militaires effectuaient « une mission d’évaluation du risque sécuritaire » dans le centre-ville de Bamako. Les deux militaires ont pris des photos d’un terrain vague, servant de point de rassemblement pour les ressortissants français en cas d’évacuation forcée, à proximité d’une école privée accueillant les enfants de ressortissants français.
« Pendant qu’ils le photographiaient, un attroupement de jeunes s’est formé autour d’eux. Des soldats maliens étaient à proximité. Comme une de leurs bases militaires se trouve à côté, ces derniers les ont arrêtés, pensant qu’ils étaient en train d’espionner leur camp. Il y a eu confusion. Après vérification de leurs téléphones, ils ont été relâchés. Il s’agit d’un simple malentendu » précise une source diplomatique française.
Les deux militaires bénéficient en raison de leur statut d’une protection diplomatique. Ils n’y avaient pas de raison qu’ils soient arrêtés et encore moins retenus à la Direction générale de la sécurité d’État (DGSE) malienne et ce car ils sont connus des autorités. « Leur présence était connue des autorités. Ils disposaient des documents diplomatiques nécessaires et agissaient dans un cadre légal et transparent » précise le ministère de la défense.
Cet épisode intervient alors que les relations franco-maliennes se dégradent depuis 2021. Ainsi Bamako a accusé à plusieurs reprises les soldats français d’avoir espionné ses forces armées. Ainsi le Conseil de sécurité de l’ONU le 15 août a été saisi d’une requête de Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne. Celui-ci accusait les soldats de « Barkhane » d’« espionnage » et d’« intimidation » des militaires maliens. L’Élysée avait alors rejeté « des accusations évidemment sans fondement ».