Au Burkina Faso, des enregistrements audio appelant les populations autochtones à s’en prendre par le meurtre aux Peuls, ont été interceptés et vivement condamnés par le gouvernement.
Jeudi 18 août 2022, le gouvernement burkinabè a vivement condamné et mis en garde contre des appels « au meurtre » et « à l’épuration ethnique » diffusés récemment sur les réseaux sociaux et visant le peuple peul du pays.
Il s’agit d’appels sous forme d’enregistrements audio postés principalement sur le réseau WhatsApp, invitant les populations « autochtones » à « s’en prendre par le peurtre et les exactions aux Peuls de leur région, en particulier dans le sud-ouest du pays frontalier de la Côte d’Ivoire ».
« Des propos d’une extrême gravité »
« Ce sont des propos d’une extrême gravité qui n’ont d’équivalence que les dérives de la radio Mille collines qui ont conduit au génocide rwandais (en 1994), une des pires tragédies de l’humanité et de laquelle nous devons savoir trier des leçons », selon Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement lors d’une déclaration adoptée par le conseil des ministres. « Il est question d’appels directs et actifs au meurtre, à des tueries de masse, à l’éruption ethnique et à la sédition : le ton et les mots utilisés donnent froid dans le dos et témoignent de la gravité de la situation », ajoute-t-il.
Mardi, dans une tribune publiée, Alpha Barry, alertait sur « le risque d’une vraie guerre civile » après la diffusion de ces enregistrements et a appelé les politiques, religieux et intellectuels à « aller sur le terrain, rencontrer les populations, mener des actions fortes pour prôner la cohésion et le vivre-ensemble qui sont le ciment de notre nation ».