Les 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako ont été inculpés pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ».
On espérait la libération des 49 Ivoiriens soupçonnés d’être des mercenaires. La Côte d’Ivoire était optimiste pensant avoir « privilégié le dialogue » pour espérer obtenir un « dénouement heureux ». Cependant le 14 août, « les 49 militaires ivoiriens [avaient] été inculpés vendredi pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et mis sous mandat de dépôt », selon une information confirmée par un proche collaborateur du procureur.
La Côte d’Ivoire estime que ses 49 militaires ont été « injustement » arrêtés le 10 juillet à l’aéroport de Bamako, accusés par les militaires maliens au pouvoir d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays. Abidjan affirme de son côté que les soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En toute logique, la Côte d’Ivoire exige eur libération.
Le 25 juillet, la Minusma reconnaissait « des dysfonctionnements » après la demande d’explications de la junte sur la situation de 49 militaires ivoiriens, dans une note à en-tête des Nations unies, adressée au ministère des affaires étrangères malien.
« Il apparaît que certaines mesures n’ont pas été suivies et la Mission s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir. La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma. »
Cette séquence militaro-politique illustre les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’État depuis 2020. Le Togo a été désigné pour permettre une médiation entre les deux pays.