Une manifestation contre le coût élevé de la vie a tourné à l’émeute le 10 août dans la capitale de la Sierra Leone, Freetown.
Le 10 août, à Freetown, des manifestations ont dégénéré et causé la mort de deux policiers. Les manifestants protestaient contre la vie chère. Dans le quartier de Kissy, des bandes de jeunes manifestants ont lancé des pierres et des bâtons sur les forces de sécurité. Attaquées les forces de l’ordre ont riposté en lançant des gaz lacrymogènes. Les manifestants demandaient le départ du président Julius Maada Bio. Certains criaient « Bio doit partir ».
Deux policiers ont été « frappés à mort par les manifestants » dans l’est de la capitale. Aussi, un couvre-feu de 15 heures à 7 heures, heure locale a été décidé par le vice-président, Mohamed Juldeh Jalloh.
Plusieurs manifestants affirment que les forces de sécurité ont tiré à balles réelles. Des dizaines de manifestants blessés se sont rendus à l’hôpital Cannaught. La police a quant à elle, annoncé avoir arrêté des dizaines de manifestants.
« Nous avons la responsabilité de protéger chaque citoyen de la Sierra Leone. Ce qui s’est passé aujourd’hui est malheureux et fera l’objet d’une enquête approfondie. J’exhorte tous les Sierra-Léonais à rester calmes » a déclaré Julius Maada Bio.
C’est un groupe de femmes commerçantes (The Grassroots Women of Salone) qui est à l’origine de ce « rassemblement pacifique ». L’objectif était d’« attirer l’attention sur les difficultés économiques et les problèmes qui touchent les femmes en Sierra Leone ».
Des manifestations se sont également déroulées dans les villes de Makeni et Magburuka, dans le centre du pays. Mardi, avant la manifestation, le gouvernement avait déclaré dans un communiqué qu’il avait ordonné à l’armée d’aider la police à gérer la « situation potentiellement instable en matière de sécurité (…) causée par les incitations répétées sur les réseaux sociaux (…) à se lancer dans des manifestations violentes dans tout le pays ».
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a « fermement condamné les violences ayant conduit à des pertes en vies humaines ». Elle appelle au « respect de la loi et à l’identification de leurs auteurs pour qu’ils soient présentés devant la justice ».
Le coordinateur des Nations unies (ONU) en Sierra Leone, a appelé « au calme et au dialogue ». L’Union européenne (UE), tout comme le Royaume-Uni, ont exhorté « toutes les parties à s’abstenir de recourir à la violence et à rester calmes ».
La Sierra Leone est un des pays les moins développés au monde. Cette ancienne colonie britannique et les 7,5 millions d’habitants ont subi une guerre civile brutale de 1991 à 2002 et l’épidémie d’Ebola de 2014-2016. Le pays peine à se remettre de ces épreuves successives.