Ce nouvel assaut djihadiste qui a fait 42 morts s’est déroulé dans un contexte complexe ; alors que le pouvoir malien repousse son historique allié français et se rapproche de la Russie.
Au Mali, quarante-deux soldats maliens ont été tués, dimanche, dans le nord-est près des frontières du Burkina Faso et du Niger. C’est l’attaque la plus meurtrière des djihadistes contre les forces maliennes depuis 2019
Selon les propos du gouvernement malien, l’armée a « réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée » à Tessit au cours de laquelle elle a eu « 42 morts et 22 blessés » dans ses rangs. Le texte précise également que « 37 terroristes (ont été) neutralisés ». Des équipements ont également été récupérés dont des véhicules.
Le gouvernement déclare que l’attaque de dimanche a été menée « vraisemblablement [par] l’État islamique dans le Grand Sahara » et « caractérisée par l’usage de drones, d’explosifs, de véhicules piégés ainsi que des tirs d’artillerie ».
« L’enregistrement » par l’armée d’« opérations clandestines de survol d’aéronefs indique que les terroristes ont bénéficié d’appuis majeurs, y compris d’expertises extérieures » précise le gouvernement.
Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de jeudi, « en hommage aux victimes civiles et militaires lors de l’attaque terroriste perpétrée à Tessit «.
Depuis quelques semaines le Mali doit faire face à une résurgence d’assauts du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe). La zone de Tessit, située du côté malien de la zone des trois frontières, dans une immense région rurale non contrôlée par l’État, est fréquemment sujette aux attaques djihadistes.
Les groupes armés affiliés à Al-Qaida, rassemblés sous l’égide du GSIM, combattent depuis 2020 le groupe EIGS, affilié à l’organisation État islamique (EI). Les djihadistes cherchent ainsi à prendre le contrôle de cette zone stratégique et riche en matières premières. La lutte intestine a des accents de business tout autant que idéologiques.
L’armée malienne est installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit. De même dans cette zone sont présents également des casques bleus de la mission de l’ONU au Mali. Les habitants de la zone ont fui par milliers, notamment vers la grande ville voisine de Gao dans le nord. Cette zone des trois frontières est régulièrement le théâtre de séries d’attaques .