Blaise Compaoré l’ex-chef de l’État, en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014, participe à un sommet consacré à « l’unité nationale ». En dépit de sa condamnation lors du procès des assassins de Thomas Sankara, ce retour fait figure de test.
Le jeudi 7 juillet Blaise Compaoré est de retour dans son pays, dont il avait été chassé en 2014. Nombreux sont les partisans de l’ancien président, présents à l’aéroport de Ouagadougou, attendant l’arrivée de l’ancien président.
Blaise Compaoré doit séjourner « quelques jours » dans à Ouagadougou, avant de repartir à Abidjan. Il devrait participer vendredi à une rencontre pour « l’intérêt supérieur de la nation », selon la présidence burkinabée. Le mini-sommet a été organisé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé début 2022 le président Roch Marc Christian Kaboré. Il s’agit de répondre à l’urgence du moment : « accélérer la réconciliation nationale » face aux attaques djihadistes meurtrissent et déstabilisent le pays depuis 2015.
Blaise Compaoré âgé maintenant de 71 ans, fait l’objet d’une condamnation à perpétuité, prononcée en avril dans le cadre du procès des assassins de l’ex-président Thomas Sankara. Cependant Blaise Compaoré devrait séjourner sans être inquiété dans une villa sécurisée du quartier de Ouaga 2000, près du palais présidentiel.
Le retour de Blaise Compaoré intervient à un moment difficile pour la junte au pouvoir. D’abord salués par la rue, les membres de la junte ne font pour le moment pas leurs preuves dans la lutte contre les attaques djihadistes. Attaques qui ont fait 2 millions de déplacés et des milliers de morts. Aussi le dirigeant actuel, mise sur une « union sacrée » dans la lutte contre le terrorisme.
Ainsi, le lieutenant-colonel Damiba a reçu l’ancien président Kaboré, libéré après cinq mois de résidence surveillée, et Jean-Baptiste Ouédraogo le 21 juin. « Nous devrons tôt ou tard nous regarder dans les yeux, nous parler et nous pardonner » a ainsi affirmé M. Damiba.
Dans le cas de Blaise Compaoré, la situation est plus compliquée car elle implique les descendants de Thomas Sankara et la « réconciliation » reste à créer. Certains Burkinabés pensent quant à eux qu’un retour de celui qui avait noué des contacts avec les islamistes armés de la région pourrait stabiliser le pays à nouveau. « Avant, on avait la paix, mais depuis qu’il est parti on souffre trop, c’est un homme de dialogue, il peut nous aider » précise ainsi Abdoulaye Diallo, un militant de son parti.