L’application mobile “mHealth” a été créée pour renforcer le système de santé burkinabé.
Le Burkina Faso comptait un médecin pour 10 000 habitants en 2019. Afin de pallier à ce sous effectif, les autorités locales misent sur le recrutement d’auxiliaires et ainsi améliorer l’accès aux soins jusque dans les villages les plus reculés.
“mHealth”, l’application qui sauve des vies
En partenariat avec l’Unicef et le Fonds mondial de lutte contre le sida, le tuberculose et le paludisme, le Burkina Faso a développé une application mobile de numérisation des données, baptisée “mHealth”.
Elle permet de renforcer la prise en charge des patients ainsi que leur suivi, et de mieux contrôler les stocks de médicaments sur place.
Une aide nécessaire dans ce pays où le taux de mortalité infantile reste très élevé, avec 82 décès pour 1 000 naissances. Les enfants de moins de 5 ans, sont beaucoup touchés par le paludisme, les diarrhées et les infections respiratoires.
En 2018, les autorités ont adopté une stratégie à échelle nationale et recruté quelques 17 000 auxiliaires qui font le relais entre le personnel soignant et leur communauté, dépistant et traitant les cas les moins graves de maladies infantiles.
L’application leur soumet un questionnaire simple pour les guider étape par étape, du diagnostic au traitement, dans les démarches à suivre auprès du patient.
Ensuite, l’application, qui fonctionne hors connexion, stocke les informations sur un serveur sécurisé, accessible aux équipes du centre de santé de la commune, au district sanitaire, à la direction régionale et au niveau central.
“Avant, les registres des patients se perdaient et le papier manquait. Avec l’application, c’est plus rapide et plus fiable, on peut vérifier le travail des agnts sur le terrain et être alerté en cas de rupture de médicaments”, explique Arsène Da, le responsible de la promotion de la santé à Kombissiri.
Le VIH dans le collimateur
Depuis 2022, cinquante agents de santé ont été munis d’un téléphone doté de l’application.
“En vingt ans, grâce à la mobilisation des acteurs associatifs et aux différentes campagnes de sensibilisation et de dépistage, le pays, devenu un exemple sur le continent, a réussi à juguler le nombre d’infections au VIH. En vingt ans, la prévalence de l’épidémie a diminué de 90% atteignant un taux de 0,7% au sein de la population”.
D’ici 2023, sept régions devraient disposer du système mHealth, soit environ 7 500 agents de santé. Environ 30 000 décès néonatals devraient ainsi être évités.