Les deux élus concernés ont été arrêtés lors d’une manifestation le 17 juin. La manifestation s’était déroulée à la suite d’un nouvel appel de l’opposition alors que les autorités avaient interdit le rassemblement.
Un député d’opposition a été condamné à six mois de prison par un tribunal de Dakar, le mardi 28 juin. Le député n’avait pas respecté l’interdiction de manifester que les autorités avaient décrétée. Une autre députée a quant à elle été relaxée alors qu’elle était poursuivie pour les mêmes raisons que son collègue.
Ainsi les députés d’opposition Déthié Fall et Mame Diarra Fame étaient jugés par le tribunal de grande instance de Dakar avec 82 autres prévenus. Tous ont tous été relaxés alors qu’ils avaient été arrêtés le 17 juin. La manifestation s’était tenue alors même que les autorités l’avaient interdite en raison selon les dires des autorités elles-mêmes, notamment de « risques de troubles ».
L’appel de l’opposition avait cependant trouvé un écho auprès de ses partisans.
Le climat préélectoral est de plus en plus tendu au Sénégal alors que se prépare les élections législatives. Le député Déthié Fall « a constamment reconnu avoir été l’organisateur principal » de la manifestation du 17 juin. Ce qu’il a payé car, selon le président du tribunal Ahmed Bâ : « Il convient de le condamner à six mois assortis de sursis et à 100 000 francs CFA [152 euros] d’amende ».
En revanche, en ce qui concerne la députée Mame Diarra Fame, « les faits qui lui sont reprochés ne sont pas suffisamment établis ». Le parquet avait requis un an de prison dont six mois ferme pour M. Fall et six mois ferme pour Mme Fame. Par ailleurs, le tribunal a prononcé la relaxe pour les 82 autres accusés en raison « de faits insuffisamment établis ».
Lundi matin, le principal opposant, Ousmane Sonko, a assisté au procès en compagnie de plusieurs cadres de son mouvement. Les députés ne sont pas les seuls édiles condamnés. Un maire d’opposition, Ahmed Aïdara, dirigeant de la commune de Guédiawaye (banlieue de Dakar), a été condamné lundi à un mois avec sursis pour ne pas avoir respecté l’interdiction de la manifestation du 17 juin.
Depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l’invalidation le 3 juin de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan wi pour les législatives du 31 juillet, les tensions sont plus marquées au Sénégal. Alors que l’opposant Ousmane Sonko et d’autres personnalités de l’opposition sont écartés du scrutin.
L’opposition demande le rétablissement de la liste et menace d’empêcher la tenue des élections. L’opposition a appelé une nouvelle fois à manifester mercredi 29 juin.