L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, rentré dans son pays en juin 2021 après son acquittement par la justice internationale, se veut discret quant aux élections présidentielles de 2025 qu’il regarde de près.
Aujourd’hui âgé de 77 ans, l’ex-chef d’État (2000-2011) a joué la réconciliation avec ses anciens rivaux, l’ancien président Henri Konan Bédié depuis devenu son allié et l’actuel président Alassane Ouattara.
Quelques semaines après le retour de Laurent Gbagbo, les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois depuis leur duel à la présidentielle de 2010 qui avait débouché sur une crise meurtrière.
La presse locale pressentait alors « des lendemains heureux » et Justin Koné Katinan, l’un des lieutenants de Laurent Gbagbo avait déclaré : « L’esprit de revanche, pour un républicain, ça ne marche pas. Pour Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire passe au-dessus de tout ».
Et maintenant ?
Après son incarcération à la Haye, l’ancien chef d’État a voulu réinvestir la politique ivoirienne en créant le Parti des peuples-africains-Côté d’Ivoire (PPA-CI).
Mais si la plupart des partisans du Front populaire ivoirien (FPI) l’ont suivi, certains manquent à l’appel, notamment Simone Gbagbo (son ex-femme) et Pascal Affi N’Guessan, son ancien premier ministre avec qui il ne s’entend plus.
« On pensait que sa sortie de prison allait le booster, mais ça n’a pas été aussi facile, il n’a pas su être le rassembleur de la gauche ivoirienne », explique Arthur Banga, analyste politique.
Pour autant, Laurent Gbagbo « n’est pas à la retraite », a déclaré M. Katinan, confirmant qu’« il a encore ses ambitions et nous l’accompagnerons. Il n’y a aucun débat là-dessus ».