La junte au pouvoir en Guinée a déclaré ne pas vouloir rétablir le droit à la manifestation dans le pays, répondant à un appel de l’ONU, et répétant qu’« aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies ».
Le 13 mai 2022, la junte qui a renversé le président Alpha Condé en septembre dernier, a proclamé l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale de toute manifestation sur la voie publique de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités » pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.
« Aucune marche autorisée »
Lundi 30 mai, le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé la junte au pouvoir de rétablir ce droit à la manifestation mais les autorités s’y sont opposées. D’après un communiqué lu mardi soir sur la télévision d’État, « aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies ».
Mettant en avant le nombre de morts qu’avaient pu faire ses manifestations notamment sous la présidence Condé, elle préfère les organes de parole mises en place depuis : « En conséquence, rien ne saurait justifier les marches en cette période sensible de la vie nationale où les Guinéens ont à se parler en frères », a-t-elle ainsi fait savoir.
Une « attitude dictatoriale »
Le FNCD (le Front national pour la défense de la Constitution) a dénoncé quant à lui, « l’attitude dictatoriale » de la junte, et a exprimé « son refus catégorique de se soumettre à cette interdiction illégale et importune ».
Il a ensuite appelé les Guinéens « à la mobilisation pour la reprise imminente des manifestations citoyennes et pacifiques pour empêcher la confiscation du pouvoir par la junte et exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».