Le porte-parole du gouvernement a annoncé que le Mali envisage de « se retirer de tous les organes » du G5 Sahel créé en 2004.
Le Mali se retire du G5 Sahel. Les autorités maliennes, ont annoncé le 15 mai « se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe ». Cela relève de la logique de rupture avec la France ; maintenant bien connue.
Cependant les dissensions sont connues entre certains pays membres du G5 Sahel. Aussi selon le colonel Abdoulaye Maïga, la décision de retrait a été prise en raison de « de l’opposition de certains États du G5 Sahel » dans le cadre de la présidence tournante du Mali.
Selon le Mali, « un État membre (…) qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer » et les « manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali » ont eu raison de la participation du Mali au G5 Sahel. Sont ainsi visés très précisément ; le Niger et la France.
Le Mali est toujours sous sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), depuis le 9 janvier. Et ce en raison de son refus de valider une échéance électorale inférieure à deux ans. La Mali est également en conflit avec la France, en raison d’un rapprochement avéré avec la Russie. Le Mali se retrouve relativement isolé d’autant que le pays ne peut s’appuyer sur la solidarité entre putschistes du G5 Sahel. En effet le Tchad et le Burkina Faso veulent également allonger leur période de transition et prennent leur distance avec le Mali afin d’éviter toute comparaison.
Initialement le G5 Sahel est une structure de coordination régionale « légère », qui devait structurer la logique sécuritaire, à travers la composition d’une force conjointe, composée d’une demi-douzaine de bataillons chargés de mener des opérations antiterroristes transfrontalières.
Cependant, le financement ne fut pas aisé et la fragilité politique des régimes ; avec les coups d’État au Mali et au Burkina Faso et la succession violente d’Idriss Déby au Tchad ont impacté les capacités de coordination et de mutualisation des pays membres.
Concernant le financement, les partenaires réorientent leurs intérêts vers les pays d’Afrique de l’Ouest fragilisés par la menace djihadiste. « Finalement, la principale utilité du G5 Sahel a été d’aider à l’équipement des armées, avec la fourniture de véhicules, de protections, de matériel de communication aux bataillons devant y participer » déclare un observateur local.
La coopération entre le Mali et ses partenaires sahéliens se réduisant, Bamako s’inscrit donc dorénavant dans processus de démantèlement d’une architecture sécuritaire estampillée « France ». Entre une rupture avec la force française « Barkhane », la force européenne « Takuba », la dénonciation des accords de défense… et un rapprochement avec Moscou ainsi que l’arrivée des mercenaires du groupe Wagner, la ligne nouvelle du Mali est très lisible.