A priori pour « lutter contre la criminalité », la ville de Port-Hacourt au Nigeria, a rasé en janvier 2022, dix de ses quartiers pauvres laissant 20 000 de ses habitants à la rue, sans préavis ni dédommagement. Depuis, ils réclament justice.
« Il n’y avait rien à faire, il y avait la police, l’armée. Nous étions nombreux à fuir. »
C’est le cri de détresse d’une habitante de Port-Hacourt, au Nigeria.
Fin janvier, les autorités de l’État le plus peuplé d’Afrique, ont littéralement rasés des quartiers entiers. Les 20 000 habitants de ces quartiers concernés se sont retrouvés du jour au lendemain à la rue, sans qu’aucun préavis n’ait été transmis au préalable aux riverains.
Selon ces derniers, quelques jours avant que des pelleteuses viennent démolir leurs maisons, des agents de sécurité étaient juste venus marquer quelques bâtiments.
Démolition sans préavis ni dédommagement
Lors de son discours de nouvelles, le gouverneur Ezenwo Nyeson avait déclaré : « Pour rendre notre État fédéré plus sûr, nous avons décidé de démolir tous les logements de fortune et les baraquements identifiés comme des lieux de criminalité à Port-Harcourt et notamment autours de Diobu, à partir de la deuxième semaine de janvier ».
Une audience au gouverneur avait alors été demandée par des ONG alertées par ces déclarations, mais la requête était restée sans réponse.
« Normalement la justice aurait dû se saisir immédiatement de l’affaire, mais, à la place, la cour a attendu que les expulsions soient terminées avant de nous entendre », a indiqué Megan Chapman, la directrice de JEI (l’ONG Justice & Empowerment Initiatives, qui travaille avec les habitants du quartier).
Démunis, les habitants expulsés sans aucun dédommagement, attendent que la justice leur soit rendue. Une audience à la Haute Cour de Rivers devrait se tenir le 20 mai.
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