Le Mali considère la présence des militaires et européens sur son sol comme illégale, invoquant des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale » du pays et dénonce des accords de défense conclus avec Paris et d’autres partenaires.
Les tensions montent encore d’un cran entre Bamako et Paris.
Dans un communiqué publié lundi 2 mai 2022, la junte au pouvoir dénonce les accords de défense conclus avec Paris et ses partenaires européens, invoquant la « détérioration profonde de la coopération militaire avec la France et ses atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali ».
Selon l’AFP, « trois textes sont concernés : l’accord de 2013 encadrant la présence des forces françaises et donc des militaires de l’opération antiterroristes « Barkhane », déployés depuis huit ans au Sahel ; le traité de défense signé en 2014 pour organiser la coopération militaire structurelle entre Paris et Bamako ; et le protocole additionnel déterminant le statut des forces spéciales européennes engagées dans la « Task Force Takuba », qui opère dans le Nord depuis 2020 sous commandement français ».
Selon le communiqué, la dénonciation du traité de défense ne prendrait effet que dans six mois, mais celle concernant « Barkhane » et « Takuba » a selon elle, « un effet immédiat ».
Une menace à prendre au sérieux ?
Désormais, la présence de militaires français et européens sur le territoire malien est considérée comme illégale.
A Paris, l’annonce inquiète et questionne quant aux intentions réelles de la junte : « Est-ce une nouvelle gesticulation, un coup de bluff de plus ou un acte posé dans le but de provoquer un incident sécuritaire avec nos forces ? », s’interroge une source anonyme française.