Un tribunal finlandais a acquitté en première instance, le 29 avril, un belligérant sierra-léonais accusé de crimes de guerre en Sierra-Léone et au Liberia, relaie le site YLE.
Le tribunal de district de Pirkanmaa a acquitté Gibril Massaquoi des accusations de meurtres, de viols aggravés et de crimes de guerre présumés commis au Liberia et en Sierra-Léone il y a deux décennies.
Les juges ont considéré que s’il y avait des raisons de soupçonner Massaquoi d’avoir réalisé les atrocités dont il était accusées, le critère du doute raisonnable dans cette affaire n’était toutefois pas atteint. Le tribunal a en outre noté que l’accusé n’avait jamais été poursuivi au Liberia – où les infractions présumées auraient eu lieu – et qu’une période exceptionnellement longue de 20 ans s’était écoulée depuis les faits.
Selon l’acte d’accusation, Massaquoi – qui vit en Finlande depuis plus de 10 ans – a ordonné le meurtre, la torture et la mutilation de civils alors qu’il était l’un des chefs d’un groupe rebelle sierra-léonais qui a pris part à la fois à la guerre sierra-léonaise et aux guerres civiles libériennes entre 1999 et 2003. Ce dernier a été arrêté par le National Bureau of Investigation (NBI) en mars 2020 à la suite de l’achèvement d’une enquête qui a commencé en 2018.
Un procès unique dans l’histoire finlandaise
Ce procès demeure singulier dans l’histoire juridique nationale, car les crimes présumés ont eu lieu hors du territoire finlandais. Dans les faits, les membres du tribunal de district ont effectué plusieurs déplacements au Liberia pour recueillir les témoignages de dizaines de témoins.
Selon le procureur chargé de l’affaire, Massaquoi a occupé un poste de direction au sein du Front révolutionnaire uni (RUF) pendant les guerres civiles menées au Liberia et en Sierra Leone à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Plus éloquent, le groupe a reçu le soutien de l’ancien président du Liberia et criminel de guerre, Charles Taylor, actuellement en prison après avoir été condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone soutenu par l’ONU.
Le procureur chargé de l’affaire avait initialement requis une peine d’emprisonnement à perpétuité car les accusations étaient considérées comme exceptionnellement brutales. Massaquoi a été détenu en détention provisoire pendant environ deux ans jusqu’en février de cette année, date à laquelle le tribunal l’a libéré en attendant le verdict dans cette affaire. Désormais acquitté, Massaquoi peut demander une indemnisation à l’État finlandais pour sa longue détention provisoire. De son côté, le Parquet peut interjeter appel.
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