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Paris : « Comment contribuer au développement de l'agriculture africaine ? » - Tribune Ouest Paris : « Comment contribuer au développement de l'agriculture africaine ? » - Tribune Ouest
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Paris : « Comment contribuer au développement de l’agriculture africaine ? »

Une rencontre sur le développement de l’agriculture en Afrique s’est tenue mercredi 23 mars 2022 à Paris, dans le cadre de La conférence mensuelle des ambassadeurs d’Afrique, organisée par  l’agence AfricaPresse Paris. Plusieurs panélistes ont pris part à  la deuxième édition de ce rendez-vous, en vue de proposer des solutions à la problématique de la souveraineté alimentaire du continent, au moment où la guerre en Ukraine met une fois de plus à nu la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’extérieur.

« La souveraineté alimentaire est au centre de  nos préoccupations, en ce qui concerne particulièrement le Cameroun, qui importe pour près de 800 milliards FCFA de denrées alimentaires, particulièrement le riz. Je crois que 60% du blé consommé au Cameroun provient de l’Ukraine. (…) Nous sommes très dépendants de l’extérieur», a confessé S.E. André-Magnus Ekoumou, ambassadeur du Cameroun en France.

Selon un rapport des Nations Unies, en 2050, la population africaine doublera pour atteindre 2,4 milliards et plus de la moitié aura moins de 25 ans. La démographie africaine est très jeune et la question de l’autosuffisance alimentaire se pose de façon aiguë. L’exploitation des ressources du continent, au profit de ses habitants, a occupé les participants, qui se sont penchés sur le thème :  « Comment contribuer au développement de l’agriculture africaine ? »

« Il est, aujourd’hui, plus que nécessaire d’explorer véritablement cette mine d’or qui est l’Agriculture, au Gabon et partout en Afrique. C’est un fait indéniable que l’immense variété des zones agro-écologiques, que compte le Gabon, est autant une richesse immense à plusieurs égards, qu’un défi à relever. En effet, le Gabon recèle d’un potentiel important pour produire des denrées alimentaires variées et à même d’être commercialisées sur le marché intérieur et extérieur. Néanmoins, cette diversité devient un frein quand il faut trouver des solutions permettant d’assurer le développement agricole d’une manière générale », a fait remarquer S.E. Liliane Massala, ambassadrice du Gabon en France, qui intervenait dans un message vidéo. Elle était représentée à cette assemblée par Mme Antoinette Bouanga, 1ère Conseillère de l’Ambassade du Gabon.

Pour Sébastien Windsor, Président de l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture), « depuis le début de cette crise du COVID, accentuée par la guerre ukrainienne, le sujet que l’on porte tous, au niveau de l’agriculture française, c’est le sujet de la souveraineté alimentaire, un sujet qui fait  résonance avec la thématique que vous êtes en train de discuter.  » Il soutient qu’ « on ne peut pas se préoccuper de la souveraineté alimentaire française et ne pas regarder ce qui se passe dans le reste du monde.» Car « on essaye aujourd’hui de faire prendre conscience du besoin de souveraineté de l’ensemble des peuples. »

Karim Ait Alb, directeur général délégué du Groupe Advens-Geocoton, «  regrette qu’on doive attendre une guerre en Ukraine pour se rendre compte que c’est une urgence. Il y a eu les émeutes de la faim en 2008. Avec le COVID, on aurait dû agir. Maintenant l’Ukraine est là, on se réveille pour dire qu’il manque des céréales pour le continent africain. » D’après lui, « on est à un moment charnière de l’Afrique et du monde en général, parce qu ‘il faut utiliser ce qui se passe en Ukraine en ce moment comme étant un déclencheur véritable de conscience. On ne peut pas garder l’Afrique uniquement comme un continent de déversement ou un continent qui achète aux autres. Il y a toutes les capacités pour faire toutes choses.»

Il a signifié qu’ en Afrique, 99 % de la production du coton est pluviale.  « Le coton est une culture pluviale qui pousse une fois par an. On est sur un schéma avec des exploitations familiales qui ont généralement entre 0,5 et 2 ha, sur lesquels elles vont faire 1/3 de coton et systématiquement 2/3 de vivrier », a-t-il observé, avant de poursuivre : « La production  du coton, qui fait vivre 25 millions de petits exploitants, est avant tout une culture de sécurité alimentaire. Pour autant, Le coton africain compte pour 5 % de la production mondiale, mais 15 % des échanges internationaux. En réalité, il trouve sa valorisation, plus à l’extérieur qu’ à l’intérieur. Ce qui pose un vrai problème pour garder la valeur sur le continent africain. Il faut réussir à créer une chaîne de valeur. Il faut trouver un système dans lequel on pourra mieux valoriser la fibre de coton, pour le marché local, parce que ça créera des emplois, ça permettra de garder des ressources et des devises sur le continent africain, qui pourront être réinjectées dans d’autres secteurs économiques.»

En 2021, à la demande du président Emmanuel Macron, Philippe Tillous-Borde, Président de NumAlim, a conduit une mission auprès du ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien de Normandie, sur le développement de la Grande muraille Verte. «  Lors du One Planet Summit de janvier 2021, le président s’était engagé et avait fait partager à ses collègues la volonté d’accélérer de développement de la muraille verte. Il avait eu un peu l’audace, sans doute, avec un certain nombre de ses collègues présents, d’imaginer que la protéine, les sujets climatiques, les sujets d’agro-écologie, pour accélérer le développement de la grande muraille, pouvaient passer par un focus particulier sur les productions des légumineuses et plus généralement les protéines végétales », a expliqué Philippe Tillous-Borde, qui a remis le rapport de son équipe au président français.

Pierre Arnaud, administrateur du CIAN, ex-DG de Proparco et Vice-Président de la Compagnie fruitière Pierre Arnaud, a relevé, quant à lui, l’insuffisance de subventions accordées pour soutenir l’entrepreneuriat en Afrique. Il a déclaré qu’il n’y pas de banques spécialisées pour accompagner le secteur agricole. « Il  n’ y pas de financement des entreprises. Bien sûr, vous allez me dire que certains trouvent des financements. Ce n’est pas le cas, malheureusement, pour les entreprises émergentes ou le PME africaines. Elles ont des difficultés à trouver des financements, parce qu’il n’y a pas de banques spécialisées dans l’agriculture, de même il n’y a pas de banques de développement efficientes.  C’est un vrai sujet pour ces entreprises. Elles sont orphelines et certaines sont mort-nées. Or il y a une véritable demande. Que ce soient des entrepreneurs européens ou africains, Il y a une véritable volonté de créer des activités économiques dans le secteur agricole », a-t-il indiqué.

« En France, on a une chambre d’agriculture par département. Au Cameroun, il y en a qu’une », a déploré François Toulis, délégué de l’APCA à la CPCCAF ( Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones), pour mettre en exergue la nécessité d’une meilleure organisation du secteur agricole en Afrique. Il a évoqué son expérience en Afrique en tant que président de la chambre d’agriculture de l’Ariège. « Notre chambre a répondu à un appel d’offre de la CPCCAF pour la chambre du Cameroun. La CPCCAF a pour mission d’avoir un certain nombre de fonds au niveau européen et de favoriser les partenariats entre les chambres consulaires francophones et les chambres africaines. La chambre  de l’Ariège a été choisie pour être le partenaire. Avec le président Mongui Sossomba, qui est décédé à la fin de la mission, on était partis pour réfléchir au fonctionnement de la chambre camerounaise. Nous avons fait un audit et on s’est vite rendus compte qu’il y avait une grosse réorganisation à faire, beaucoup de personnel administratif, peu de gens de terrain. On a travaillé sur cette réorganisation de la chambre, le projet de développement, la formation, le développement de son budget, avec des taxes supplémentaires qui pourraient être prélevées, de manière à  pouvoir financer les techniciens de terrain. On a  pris à bras-le-corps le développement de la filière d’engraissement. On avait beaucoup d’animaux qui étaient maigres et qui avaient besoin d’être engraissés. Avec la chambre d’agriculture qui a une ferme, on a mis en place un atelier d’engraissement avec des investissements, pour donner de la valeur ajoutée aux animaux. Tout s’est arrêté avec la disparition du président Mongui.»François Toulis a aussi cité en exemple une usine de transformation de cajou, installée au Sénégal depuis peu, qui a favorisé la création de 105 emplois directs et compte un millier de petits producteurs. « C’est un objectif de 400 tonnes à terme, dont 100 tonnes déjà en 2021 », a-t-il commenté.

À propos de la BEI,  Florian Hugonnet rappelle  que « la Banque européenne d’investissement est un établissement public  détenu par les 27 pays de l’union européenne. Il est à but non lucratif, puisqu’il n’a pas vocation à faire de bénéfice. » Le directeur adjoint France renseigne en outre que  « La banque profite de son « triple A » pour pouvoir lever des fonds qui ne coûtent pas de l’argent au contribuable européen, puisqu’elle lève l’argent sur les marchés financiers à travers des obligations ouvertes,  qui permettent de financer des projets au sein de l’Union européenne, notamment des projets d’infrastructures, mais elle a su évoluer aujourd’hui en banque du climat, qui vise à appliquer la politique de l’Union européenne. C’est à dire que d’ici 2025, 50% des activités financées et dédiées au climat. Parmi ces financements, qui représentent environ 8 milliards, 50% sont dédiés à l’Afrique. »

AUTEUR: Axel Illary
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