Suspendu depuis le 3 mars, le procès de l’assassinat de l’ancien président du Burkina Faso a repris, avec l’intervention des avocats de la défense qui invoquent la prescription.
Le 22 mars, le procès des assassins présumés de Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso a repris. Il avait été interrompu alors que les avocats de la défense émettaient des doutes sur la constitutionnalité du chef d’accusation : attentat à la sûreté de l’État. Cependant le Conseil constitutionnel a rejeté la demande vendredi dernier. Le procès a repris avec les plaidoiries de la défense. Les avocats de la défense plaident la relaxe de leurs clients, invoquant la prescription.
Quatorze accusés sont jugés dans le procès des assassins de Thomas Sankara et de ses compagnons dans un coup d’État en 1987. Les deux principaux, l’ancien président Blaise Compaoré qui avait accédé au pouvoir lors du putsch et Hyacinthe Kafando, commandant de sa garde lors du coup d’État ne sont pas présents au procès.
Les plaidoiries ont été initiées par Me Issiaka Ouattara, avocat du médecin militaire Alidou Diebré. Celui-ci est poursuivi pour « faux en écriture publique » pour avoir établi le certificat de décès de Thomas Sankara avec la mention « mort naturelle ». L’avocat a plaidé la relaxe car selon l’avocat, « M. Diebré n’avait aucune intention coupable ».
A suivi dans l’ordre des plaidoiries, Me Kopiho Moumouny, avocat de Kafando Hamadou, poursuivi aussi pour « faux en écriture publique ». Kafando Hamadou avait à l’époque, produit un autre certificat de décès avec la mention « mort accidentelle ». Son avocat a également évoqué la prescription des faits et plaidé la relaxe.
Me Mamadou Coulibaly, avocat d’un troisième accusé, a à son tour demandé l’acquittement de son client. Albert Belemliga est quant à lui, poursuivi pour « complicité d’attentat à la sûreté de l’État ». Me Coulibaly a argué que «aucun témoin n’a mis en cause » son client. La relaxe est également demandée par le procureur militaire.
Le parquet militaire a requis en février trente ans de prison ferme à l’encontre des quatorze accusés et ce pour « attentat à la sûreté de l’État », « recel de cadavre » et « complicité d’assassinat ».
Vingt ans de prison ont été requis contre le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987. Gilbert Dienderé est le principal accusé présent.