La suspension des exportations agricoles russes va mettre en difficulté les pays d’Afrique de l’Ouest déjà soumis à un contexte compliqué entre, aggravement des conditions climatiques, conflits terroristes, et pandémie de Coviod-19.
Pour pallier la tendance haussière des prix des matières première alimentaires et énergétiques, les pays d’Afrique de l’Ouest se mobilisent. Depuis la fin de l’année 2021, les gouvernants tentent de lettre en place des mesures afin d’éviter les remous alors que déjà les populations pauvres peinent à s’approvisionner. Le caractère instable de la situation fait en effet craindre sur le moyen et long terme des mouvements de protestation, notamment contre la vie chère.
Et les craintes sont justifiées et à prendre au sérieux. Ainsi l’économiste de la Banque mondiale, Carmen Reinhart a, mercredi 9 mars, évoqué ses « préoccupations pour la sécurité alimentaire » et « les risques de troubles sociaux ». Ses craintes précises concernent ainsi l’ensemble du continent et le Moyen-Orient, en raison de la dépendance élevée aux importations de céréales.
En Afrique de l’Ouest, les inquiétudes sont particulièrement vives. En effet, la crise alimentaire perdure déjà depuis dix ans et 26 millions de personnes se trouvent en situation d’urgence alimentaire. 26 millions de personnes ont d’ores et déjà besoin d’aide selon les informations de l’ONU. Et ce sont 19 pays qui sont concernés au sein d’une zone allant du Sénégal à la République centrafricaine. Ce sont les chiffres à date et les experts tablent sur une projection à 38 millions de personnes à l’été 2022. Les populations rurales devront vivre une période compliquée cet été au moment de la « soudure ».
Les conditions climatiques déplorables et les conflits armés dans les pays sahéliens, ont contribué à la baisse des récoltes de céréales et ont eu pour conséquence, le déplacement des populations. Les estimations actuelles sont sévères ;
La production enregistre au Niger, une chute de près de 40 %, alors qu’au Burkina Faso, la baisse est de 10 % tandis que la récolte de riz au Mali a chuté de 17%. S’ajoutant aux conditions climatiques, la pandémie de Covid-19 a eu une incidence sur les échanges commerciaux régionaux et mondiaux. Situation fragilisée d’autant que les cours internationaux des produits importés par les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) étaient déjà haussiers à hauteur de 26,4 % sur l’année.
La décision de la Russie de suspendre ses exportations agricoles jusqu’à la fin de l’année vient ajouter à la situation déjà difficile, des difficultés nouvelles. A titre d’exemple, cinq pays ; Mauritanie, Malin, Sénégal, Cameroun, et Bénin montrent déjà des taux très élevés de dépendance directe à au marché pour l’approvisionnements en blé : 100 % dans le cas de la Mauritanie, 60 % pour le Sénégal ou le Cameroun.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré l’urgence à « élargir les filets de sécurité sociale afin d’assurer une protection aux personnes vulnérables ». Aussi alors que ces pays sont déjà très endettés, et si la guerre en Ukraine se prolonge viendra très rapidement la question d’une aide extérieure.
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