Suspendu jusqu’au 1er mars à la demande des avocats de la défense, le procès historique Sankara débuté fin octobre se tient dans un environnement particulièrement trouble.
Trente ans de réclusion ont été requis contre Blaise Compaoré, l’ancien président du Burkina Faso.
Souvenir du 15 octobre 1987
Il est accusé d’être le principal commanditaire principal de l’assassinat de son son prédécesseur Thomas Sankara, qui avait été tué avec douze de ses compagnons le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’État.
En 2014, Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par le peuple burkinabè. Il vit depuis en Côte d’Ivoire et se trouve être le grand absent du procès, ses avocats ayant dénoncé « un tribunal d’exception ». Blaise Compaoré a toujours nié quelque implication que ce soit dans ces évènements d’octobre 1987.
Un procès historique en pleine crise
Débuté en octobre 2021, ce procès a lieu en pleine crise politique, après le putsch militaire du 24 janvier dernier, et la crise sécuritaire liée aux attaques djihadistes récurrentes et croissantes dans le pays.
Mardi 8 février, le parquet militaire a demandé au tribunal de reconnaître Blaise Compaoré, coupable « d’attentat la sûreté de l’État », de « recel de cadavre », et de « complicité d’assassinat ».
Après quoi, les avocats de la défense qui doivent désormais plaider, ont demandé la suspension du procès jusqu’au 1er mars.
Hyacinthe Kafando, l’ancien commandant de la garde de M. Compaoré, en fuite depuis 16 ans, est lui aussi susceptible d’écoper de 30 ans de prison. Douze autres accusés étaient par ailleurs présents au procès, dont l’écrasante majorité a plaidé non coupable.