La junte malienne a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur français. Un acte justifié par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français contre eux.
Lundi 31 janvier 2022, lors d’un communiqué à la télévision d’État, les autorités maliennes dominées par les militaires, ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France : « Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale et qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de soixante-douze heures. »
Après cette annonce, le ministre des affaires étrangères français a déclaré « prend(re) note » de l’expulsion de son ambassadeur au Mali. « En réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur ». Paris a aussi exprimé « sa solidarité vis-à-vis de ses partenaires européens, en particulier du Danemark » .
Déclarations « hostiles »
Selon les autorités maliennes, cette réaction est due aux récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre. Florence Parly, ministre des armées de la république française, a déclaré le 25 janvier que la junte malienne « multipliait les provocations ».
Deux jours après, c’est Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères, qui a qualifié la junte d’« illégitime », caractérisant par ailleurs ses décisions d’« irresponsables ».
Le gouvernement malien a déclaré vendredi que le pays ,’excluait « rien » dans ses relations avec la France, engagée militairement contre les djihadistes depuis 2013. Pour autant, le gouvernement malien affirme vouloir réitérer « sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».
Malgré la tension diplomatique de ces annonces, le Mali a certifié que ce « différend ne touche pas les ressortissants français qui sont parmi (eux) ni les entreprises françaises ».