Le président Umaro Sissoco Embalo, échappe à une tentative de déstabilisation. Resté plusieurs heures, retranché dans le palais du gouvernement le mardi 1er février, celui-ci s’est exprimé le soir.
Selon le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo « La situation est sous contrôle. ». Le président élu fin 2019 a passé plusieurs heures avec les ministres du pays, dans le palais du gouvernement alors que des tirs nourris visaient l’édifice présidentiel. Il a annoncé également que l’attaque avait fait « plusieurs blessés graves et des morts ».
Selon les propos du président Embalo lui-même, cette attaque trouve son origine dans les « décisions [qu’il a] prises, notamment contre le narcotrafic et la corruption », deux fléaux qui déstabilisent la Guinée-Bissau depuis des décennies. Alors que le président, le premier ministre, Nuno Gomes Nabiam, les membres du gouvernement et les chefs de l’armée étaient réunis pour un conseil des ministres extraordinaire au sein du palais, les troubles et heurts ont commencé.
Des hommes armés ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du palais. « Ils étaient bien une quarantaine, Ils étaient habillés en civil pour qu’on ne sache pas à quel corps de l’armée ils appartenaient. Ils ont attendu que tout le monde soit là pour attaquer. » selon une source en relation avec un témoin. La Guinée-Bissau a alors cessé de vivre, la circulation s’est arrêtée, les élèves se sont barricadés dans les écoles, les banques ont fermé.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a très rapidement réagi et a réclamé, « l’arrêt immédiat » des combats à Bissau et « le plein respect des institutions démocratiques du pays ». Paris a également condamné « fermement la tentative de coup de force » et appelé au « respect de l’ordre constitutionnel » dans le pays. L’armée loyaliste accompagnée de la garde rapprochée du président et de commandos de gendarmerie a décidé de lancer une contre-offensive. Les « putschistes » ont été arrêtés.
Cette tentative de putsch n’est pas surprenante dans un pays à l’histoire qui passe pour être une plaque tournante du trafic de cocaïne. Le président est accusé de vouloir « s’arroger tous les pouvoirs dans un régime pourtant semi-présidentiel, rappelle Maurice Toupane, chercheur à l’’Institut d’études de sécurité au Sénégal.
Il apparaît que le président est de plus en plus fragilisé dans ses positions. Cette tentative de putsch intervient après la mort de Biagué Na Ntan, élément essentiel de l’organisation de M. Embalo. Selon une source proche du palis, « Il faisait le lien entre le président et l’armée. Il était influent et avait déjà permis d’éviter d’autres coups d’État. »
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