Au Burkina Faso, quelques mois après avoir tourné le dos au gouvernement et avoir posé un ultimatum, l’opposition a annoncé son retour au sein du Conseil national d’orientation et de suivi, ainsi que la mise en place des recommandations du dialogue politique.
En novembre 2021, l’opposition avait claqué la porte suite à la recrudescence des attaques terroristes. Elle avait posé un ultimatum d’un mois au gouvernement qui devait trouver des solutions à cette insécurité grandissante.
Suspension suspendue
Selon Eddie Komboïgo, chef de file de l’opposition, interrogé par nos confrères dans Radio France Inter : « Même si la situation ne s’est pas améliorée sur le terrain, l’opposition met fin à cette suspension pour donner une chance au processus de réconciliation nationale, suite à la médiation de personnalités religieuses et coutumières. »
« Après l’expiration de son ultimatum donné au gouvernement, l’opposition politique constate que le bilan demeure plus sombre. », a déclaré Eddie Komboïgo. « Plus de 300 membres des forces de défense et sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie tués, une quarantaine de personnes enlevées ou portées disparues, des écoles et commissariats fermés. Et même le drapeau noir, celui attribué aux groupes djihadistes implanté dans certains commissariats. »
Une rencontre pour mieux comprendre
Une rencontre devrait avoir lieu entre l’opposition et plusieurs institutions, comme les ministères des Armées et de la Sécurité ainsi que l’Autorité supérieure de contrôle d’État, dans le but « d’avoir une juste appréciation des moyens mis en œuvre par le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et la mauvaise gouvernance », explique encore Eddie Komboïgo.
Pourtant, « malgré ce tableau peu reluisant de la situation sécuritaire, l’opposition décide de reprendre sa place au niveau du processus de réconciliation nationale et du cadre de suivi du dialogue politique ». Ce chef de l’opposition et ses camarades, disent avoir « pris cette décision après une médiation de plusieurs autorités religieuses, coutumières, du médiateur du Faso et de Zéphirin Diabré, le ministre en charge de la réconciliation nationale. »
Rester prêt
Bien qu’elle rejoigne le dialogue politique, l’opposition appelle la population burkinabè à « se tenir prête pour tout mot d’ordre en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire ».