Les dirigeants de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui se réunissaient dimanche 9 janvier 2022 à Accra, ont pris la décision de fermer les frontières avec le Mali pour sanctionner la junte au pouvoir. Seuls les produits de première nécessité pourront continuer de circuler. Les aides financières seront aussi gelées.
Réunis lors d’un extraordinaire sommet à huis clos, ce dimanche 9 janvier 2022 à Accra, les chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest, ont décidé de fermer les frontières du Mali et de placer le pays sous embargo, sanctionnant ainsi la junte au pouvoir de « prendre le pays en otage ».
Selon les dirigeants, il est « totalement inacceptable » que la junte ait proposé d’organiser la présidentielle en décembre 2026, alors qu’elle aurait dû maintenir ses élections au 27 février 2022 comme initialement prévu, et ainsi rendre leur pouvoir aux civils.
Punition
Pour cela, « elle a décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité », selon un communiqué lu à l’issue du sommet, et retranscris par nos confrères du Monde.
« La Cédéao a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au mali, théâtre de deux coups d’État militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire. »
« Immédiatement »
La Cédéao a exigé que « ces sanctions prennent effet immédiatement », et ne seront levées progressivement que lorsque la junte présentera un calendrier « acceptable ».
« Elle signifie simplement qu’un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage au cours des cinq prochaines années ».
Lors d’un sommet, le 12 décembre dernier, déjà la Cédéao avait menacé la junte de sanctions « économiques et financières » supplémentaires. « Mais la situation appelait de sa part des décisions délicates, l’exposant au risque de braquer les Maliens contre elle », d’après des propos retranscris de différents analystes.