En réponse à la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) qui presse les autorités de transition d’organiser des élections dans le pays, la junte propose un calendrier afin de permettre aux civils de reprendre le pouvoir.
Alors que la Cédéao tient ce dimanche 9 janvier 2022 un grand sommet à Accra, la junte au pouvoir a annoncé lui avoir soumis samedi 8 janvier, une nouvelle proposition de calendrier, selon le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
Un délai inacceptable
Les autorités au pouvoir du Mali, en place depuis le putsch de mai 2021, demandaient un délai de cinq ans avant de rendre leur pouvoir aux civils maliens, se disant incapables de tenir leurs promesses en terme d’organisation électorale en février 2022. Elles invoquaient l’insécurité grandissante dans le pays (attaques djihadistes, violences communautaires et crapuleuses, etc.)
Mais la Cédéao de plus en plus pressante au fil des dernières semaines, a exigé ce calendrier électoral sous peine de nouvelles sanctions plus durcies.
Pour cette organisation, « il s’agit de défendre ses principes fondamentaux de gouvernance, de stopper la contagion du fait accompli et de contenir l’instabilité régionale ».
Samedi, le ministre des affaires étrangères malien à déclaré que Goodluck Jonathan, médiateur de la Cédéao, avait demandé à la junte de revoir la proposition d’une transition pouvant s’étendre sur cinq ans, à compter du 1er janvier 2022. « C’est dans ce cadre que le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, soucieux de maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cédéao, nous a dépêchés auprès de son frère, le président ghanéen (Nana Akufo-Addo), avec une nouvelle proposition à soumettre à la Cédéao », a-t-il déclaré à la télévision nationale.
Sévères sanctions
Menacée par des sanctions plus sévères, notamment financièrement, la junte a donc proposé, à la dernière minuté, un nouveau calendrier. Bien qu’aucune durée n’ait été précisée, il s’agit d’une démarche d’apaisement des différents chefs d’États et de leur gouvernement, sur le point de se réunir.
Ce dimanche 9 janvier, fait exceptionnel, la réunion sera immédiatement précédée dans la capitale ghanéenne d’une autre sommet extraordinaire : celui des dirigeants de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont les huit pays sont membres de la Cédéao.