Le Parlement sénégalais a rejeté une loi durcissant la répression de l’homosexualité. Le bureau de l’Assemblée nationale a invoqué le fait que la Code pénal punit déjà sévèrement les actes contre-nature et les attentats à la pudeur », notamment par des peines de prison.
Le texte de loi proposé par onze députés, dont au moins un de la majorité du président Macky Sall, se voulait plus dur en terme de répression sur l’homosexualité au Sénégal.
Mercredi 5 janvier 2022, il a été rejeté par le Parlement, déclaré « irrecevable » par le bureau de l’Assemblée nationale.
Une répression déjà sévère
Selon un communiqué du bureau de l’Assemblée nationale, la loi sénégalaise existante réprime déjà assez « sévèrement » l’homosexualité (notamment avec des peines de prison), influencée par des associations religieuses influentes dans ce pays à 95 % musulman.
Or, cette loi, proposée par le collectif And Samm Jikko (« Ensemble pour la sauvegarde des valeurs ») stipulait que « sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 150 000 francs CFA (de 152 à 2 286 euros) quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe ».
C’est cet alinéa 3 de l’article 319 du Code pénal, que le texte rejeté proposait de modifier, pour punir « d’une peine de cinq à dix ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 1 million à 5 millions de francs CFA, sans possibilité d’accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d’actes contre-nature », pointant en plus de l’homosexualité « lesbianisme, bisexualité, transsexualité, intersexualité, zoophilie, nécrophilie et autres pratiques assimilées ».
La révision du texte a été proposée dans un contexte de précampagne électorale, avant les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022.