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Côte d'Ivoire : Désobéissance civile, Boycott "actif" : « Le procureur a parlé, mais nous attendons un autre son totalement différent » - Tribune Ouest Côte d'Ivoire : Désobéissance civile, Boycott "actif" : « Le procureur a parlé, mais nous attendons un autre son totalement différent » - Tribune Ouest
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Côte d’Ivoire : Désobéissance civile, Boycott « actif » : « Le procureur a parlé, mais nous attendons un autre son totalement différent »

Alors que le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition a repris, le parquet du tribunal d’Abidjan annonce des poursuites contre toutes les personnes qui ont participé d’une façon ou d’une autre aux manifestations qui ont eu lieu dans le cadre  de la « désobéissance civile » et  du « boycott actif » de l’élection présidentielle du 31 octobre  2020, initiés par l’opposition, en vue de contester la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat jugé anticonstitutionnel. 

L e procureur Adou Richard est revenu sur les événements qui ont éclaté en Côte d’Ivoire entre août et novembre 2020, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée lundi 27 décembre 2021 au Palais de justice d’Abidjan-Plateau, pour présenter le rapport de l’unité spéciale d’enquête mise en place à cet effet.

 D’après le magistrat, les violences électorales ont fait officiellement 85 morts et plus de 500 bléssés. « Pour investiguer sur ces faits, apporter une réponse judiciaire appropriée aux infractions graves commises et faire suite aux différentes recommandations des organisations internationales des droits de l’homme, le Président de la République a, par décret, créé une unité spéciale d’enquête sur les événements survenus à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a-t-il signifié, avant de poursuivre : « Les investigation menées par les agents enquêteurs de cette unité et qui se sont déroulées sur 6 mois, sous la direction du procureur de la République d’Abidjan, ont permis de comprendre les principaux incidents graves survenus dans plusieurs villes, notamment Daoukro, Divo, Bonoua, Abidjan, Yamoussoukro, etc. et de situer les responsabilités de divers personnes, soit en tant que commanditaires, soit en tant qu’auteurs matériels des faits. »

À l’en croire, « 233 personnes impliquées à divers degrés, dans la commission des infractions graves, ont été interpellées dans plusieurs localités du pays et 40 personnes ayant été formellement identifiées sont activement recherchées pour avoir participé à ces évènements. La grande majorité de ces personnes a bénéficié d’une mise en liberté provisoire ou a été sous contrôle judiciaire. Il y a lieu cependant de préciser que seules 11 personnes sont toujours détenues préventivement. »

Il a en outre mentionné que  les investigations ont mis en lumière la manipulation des sentiments d’appartenance ethnique, politique et religieuse, ainsi que l’impunité, « qui demeurent un ressort important de l’escalade  de la violence, y compris politique. » « L’unité spéciale d’enquête a constaté que la jeunesse pendant la période électorale a été instrumentalisée comme bras exécuteur de la violence politique par les leaders politiques. Cette jeunesse galvanisée par des discours de haine a été armée et financée pour faire échec à la tenue de l’élection présidentielle et surtout accentuer le climat de terreur. (…) Les trois juge d’instruction en charge de toutes ces procédures pourront, à la suite de l’information judiciaire, situer le degré de responsabilité des différentes personnes interpellées y compris les financiers de ces actes de violence », a-t-il révélé.

Adou Richard a, d’autre part, déclaré que « toutes les personnes dont la culpabilité pourrait être retenue au cours des procès à venir, subiront toute la rigueur de la loi pénale, l’objectif ici étant de lutter contre l’impunité des auteurs des infractions graves commises surtout à chaque période électorale. » 

Selon le procureur, « Kacou Guikahué (du PDCI-RDA-ndlr) et tous ceux qui ont participé à ces faits demeurent poursuivis, conformément à l’article 54 de la loi nº2005 du 16 juin 2005 portant Statut d’ancien Président de la République, d’ancien chef ou président d’Institution nationale, d’ancien membre du gouvernement, qui stipule que les mesures spéciales ne s’appliquent pas pendant la période électorale. »

La PDCI-RDA et son allié le PPA-CI , qui ont réagi au cours d’une conférence de presse, mercredi 05 janvier 2022 à Abidjan, dénoncent « une approche  hésitante et contradictoire du pouvoir.  »

« Le PDCI-RDA et le PPA-CI ont respectivement publié, les mercredi 29 et jeudi 30 décembre 2021, des déclarations pour s’interroger sur la sincérité du dialogue politique initié par le gouvernement, le 16 décembre dernier. Les interrogations des deux partis, acteurs majeurs de la vie politique nationale, font suite à la conférence de presse du procureur de la République près du tribunal de Première Instance du Plateau tenue le lundi 27 décembre 2021. En effet, il s’agissait, pour le procureur, de rendre publiques les conclusions des enquêtes qu’il dit avoir menées à la tête de l’unité spéciale d’investigation mise sur pied, au lendemain de l’élection présidentielle fortement litigieuse d’octobre 2020. Ces investigations visaient à faire la lumière sur les violences meurtrières survenues lors de ladite élection.

A cette occasion, le procureur de la République a porté de graves accusations, assorties de menaces de poursuites judiciaires, contre des dirigeants des partis de l’opposition.

Il importe de signaler que la conférence de presse du procureur a curieusement coïncidé avec la nouvelle date butoir de dépôt des termes de référence. L’on se rappelle que le report de la date de dépôt des propositions de termes de référence du 17 au 27 décembre 2021 a été abusivement attribué aux partis de l’opposition alors que le PDCI et le PPA-CI, en ce qui les concerne, avaient déposé leurs termes de référence effectivement le 17 décembre 2021.

Ainsi, mis en rapport avec ce report, la sortie du procureur et le silence du gouvernement, quant à la suite attendue des travaux du dialogue, une semaine après la nouvelle date butoir, constituent un faisceau d’indices concordants suffisants pour justifier les interrogations du PDCI-RDA et du PPA-CI sur la volonté réelle du gouvernement de conduire le dialogue politique qu’il a librement initié.

Malheureusement, les interrogations de nos deux partis politiques se sont muées en inquiétudes face au peu d’intérêt que le Chef de l’Etat a accordé au sujet du dialogue politique dans son discours de fin d’année. Il y en a fait une simple déclaration de principe et l’a expressément exclu de ses priorités pour l’année 2022.

Pour le PDCI-RDA et le PPA-CI, il ne saurait avoir de priorité plus élevée que la recherche de la réconciliation nationale et de la paix, but ultime attendu du dialogue politique qu’appellent à l’unisson nos compatriotes.

Devant l’approche à la fois hésitante et contradictoire du pouvoir sur cette question cruciale pour la cohésion sociale, le PDCI-RDA et le PPA-CI prennent à témoin l’opinion nationale et internationale du peu d’intérêt que le Chef de l’Etat et le gouvernement accordent à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale », peut-on lire dans un communiqué.

De son côté, Pulchérie Gbalet, la présidente de Alternative Citoyenne ivoirienne (ACI), estime que le procureur de la république doit renoncer à son projet pour ne pas entraver le processus réconciliation nationale. Elle  s’est prononcée vendredi 31 décembre, au cours d’une conférence de presse au siège de son association.

« Le procureur a parlé, mais nous attendons un autre son totalement différent », soutient pour sa part Anaky Kobena du Mouvement des Forces de l’Avenir (MFA), qui interroge : « À quoi bon aller dialoguer si la plupart de ceux qui viennent à la table du dialogue ne savent même pas s’ils vont rentrer chez eux ? »

AUTEUR: Axel Illary
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