La junte qui a renversé le président Alpha Condé en septembre peine à accepter les échéances calendaires fixées par la Cédéao.
Alors qu’un Conseil national de transition est en cours de constitution, le gouvernement provisoire refuse d’obtempérer et respecter les délais prévus par la Cédéao. Les dirigeants ouest-africains maintiennent cependant l’exigence d’élections dans les prochains mois en Guinée et exigent -un calendrier pour le retour des civils au pouvoir. Le 12 décembre, les dirigeants des États membres de la Cédéao étaient réunis au Kenya ; et se sont exprimés, se disant « très préoccupés par le fait que plus de trois mois après le coup d’État, un chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel n’a toujours pas été publié ».
La Cédéao se dit exigeante « sur la nécessité de respecter le délai de six mois précédemment décidés [par la Cédéao] pour la tenue des élections » et « pressent » les autorités de soumettre rapidement un calendrier cohérent. En attendant la validation d’un calendrier les membres de la Cédéao ont décidé de maintenir la suspension de la Guinée des organes de la Cédéao. De même les sanctions individuelles infligées aux membres de la junte sont confirmées.
A la suite du putsch ayant renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, le colonel Mamady Doumbouya a été investi et est depuis le président de transition. Le colonel Doumbouya a promis alors de rendre le pouvoir aux civils après des élections, mais refuse pour le moment de se laisser dicter un délai, tout autant qu’il refuse de fixer lui-même une date.
Il argue du rôle du Conseil national de transition (CNT) tenant lieu d’organe législatif, en cours de constitution, qui doit fixer les échéances électorales. Cependant cette nouvelle instance sera formée fin décembre. « La célérité de la mise en place du CNT est tributaire de la promptitude de toutes les parties prenantes dans la désignation de leurs représentants conformément aux quotas alloués », a déclaré la junte le 13 décembre.
Ce temps long serait toujours selon la junte, dû aux difficultés liées à un nombre important de candidatures. En effet les partis politiques, les organisations de la société civile, les chefs religieux, les associations de jeunes, sont candidats en nombre pour siéger au CNT.
On observe en effet que « pour 81 » membres devant former cet organe, « le ministère de l’administration et de la décentralisation a enregistré 706 candidatures ».