Six mois après la nomination de Choguel Maïga, les opposants maliens dénoncent le gouvernement de vouloir les faire taire.
Le Mali entame ce samedi 11 décembre 2021 la première étape des « assises nationales de la refondation » qui permettra à Bamako de créer un nouveau calendrier électoral.
Taire les voix
Cependant, plusieurs observateurs sur place pensent que les poursuites engagées contre le gouvernement et répondant à une forte demande populaire écartent surtout ceux qui pourraient contester une rallonge du calendrier de la transition.
« Avec Boubèye Maïga, qui se pensait protégé en tant qu’ancien patron des services de renseignement, le pouvoir a envoyé le message que personne au sein de la classe politique n’est intouchable », constate un observateur à Bamako. Selon lui : « Avant sa chute, pour faire passer l’élection frauduleuse de 31 députés auprès de la justice, IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) avait dû relever considérablement le revenu des magistrats. Le pouvoir d’aujourd’hui, qui assume sa volonté de museler les voix critiques, tient les juges avec ce dossier. »
Impunité
Plusieurs affaires concernant des personnalités politiques ont été portées devant la justice malienne ces derniers mois : « Un avion présidentiel dont l’achat est suspecté d’avoir donné lieu à des malversations financières, un message audio considéré comme une injure, des critiques envisagées comme des troubles à l’ordre public ou bien encore un terrain qui aurait été acquis illégalement », nous rapport nos confrères du Monde.
A la fin du mois d’août 2021, Soumeylou Boubèye Maïga, l’ancien premier ministre d’IBK, a été inculpé notamment de « faux, usage de faux et falsification de documents » et « d’atteintes aux bien publics par détournements ». Le procureur de la Cour suprême malienne avait expliqué qu’il ne devait pas s’agir d’« une affaire avec un classement sans suite », car « il n’y a rien de plus dangereux pour la bonne santé d’une République que l’impunité ».