Au nord-ouest du Bénin, au croisement des frontières avec le Togo et le Burkina Faso, une attaque terroriste affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), a eu lieu. Une première attaque terroriste dans l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Cela faisait des mois que les signaux d’alarme clignotaient.
Jeudi 2 décembre 2021, la menace s’est réalisée : dans la nuit, deux soldats des Forces armées béninoises (FAB), ont été tués à Porga.
« Un djihadiste a été abattu par nos forces », a commenté le colonel Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major de l’armée de terre, dans un message adressé aux officiers béninois et diffusé sur les réseaux sociaux.
Propagation des groupes djihadistes
Plusieurs sources sécuritaires affilent cette attaque meurtrière à l’un des groupuscules associés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. « Elle pourrait avoir été commise par des hommes de la katiba Macina, une unité combattante de djihadistes basée à Kompienga, une ville du sud-est du Burkina Faso située à proximité des frontières togolaises et béninoises », estime Kars de Bruijnen chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas.
D’après lui : « des opérations, menées par les forces burkinabées, se sont déroulées dans cette région il y a environ trois semaines et elles pourraient avoir contraint les djihadistes à se replier vers le Bénin. »
Une menace rouge
La veille, des militaires « en position de surveillance de la zone frontalière », à Mékrou Yinyin, au nord-est du pays, avait déjà été visés, selon un communiqué de l’état-major.
Des « individus non identifiés » ont tiré après avoir essayé « de contourner le dispositif de prévention en place ».
Un terroriste a été tué. « Cette nouvelle épreuve de feu nous rappelle dans le sang et dans la douleur que le danger est réel sur le terrain », a déclaré le colonel Fructueux Gbaguidi.
Propagation des attaques djihadistes au-delà des frontières
D’après les autorités locales, bien que la menace ne soit pas nouvelles, ces deux attaques constituent les tous premiers assauts lancés contre les forces militaires béninoises par des djihadistes.
Depuis 2019, le nord du Bénin voit l’expansion de groupes armés terroristes djihadistes en deça de ses frontières directes avec le Burkina Faso et le Niger, qui subissent eux aussi et en première instance, ces attaques djihadistes sur leurs territoires.