Depuis 2015, quelques 2 000 personnes sont décédées dans des attaques terroristes djihadistes qui se multiplient, au Burkina Faso. Les burkinabés n’en peuvent plus et appellent le président Roch Marc Christian Kaboré, qu’ils estiment ne pas être à la hauteur pour faire reculer ces attaques, à la démission.
Au Burkina Faso, les attaques djihadistes se multiplient. En six ans, 2 000 personnes ont été tuées par des groupes armés affiliés à Al Qaida et à l’organisation État islamique.
Le 14 novembre 2021, le pire massacre a eu lieu à Inata, dans le nord du pays : au moins 53 personnes, dont 36 gendarmes, ont été tués. Mais le bilan est encore provisoire et les opérations de recherche continuent pour tenter de retrouver les derniers disparus du camp, « qui comptait environ 150 éléments », d’après nos confrère du Monde.
Des troupes à bout de souffle
Depuis ce massacre, plusieurs manifestations ont éclaté à travers le pays pour réclamer la démission du président burkinabé, Rock Marc Christian Kaboré.
« Les troupes sont en colère, le moral n’y est plus », a déclaré un militaire en mission.
Le jour de l’attaque d’Inata, un document interne demandait des provisions alimentaires pour alimenter les gendarmes au sein du camp. Le chef du détachement expliquait que ses hommes étaient obligés de s’alimenter en chassant des animaux « depuis deux semaines ». « Le jour de l’attaque, ils ont aussi demandé un renfort aérien, vain. Il n’y a des hélicoptères que pour ramasser les morts » a-t-il ensuite déploré.
« L’inaction du gouvernement »
Le 17 novembre, le président a annoncé la destitution de deux chefs militaires, une « enquête » ainsi que des « sanctions disciplinaires sans exception », mais cela n’a pas suffi à calmer la colère qui gronde de plus en plus.
Lundi dernier, des centaines de manifestants ont marché à Tougan pour dénoncer « l’inaction du gouvernement face à l’insécurité ».
Les attaques n’ont pas cessé pour autant : le 21 novembre, à Foubé une nouvelle tuerie a fait au moins une vingtaine de morts, dont une enfant.