Alors qu’un important convoi logistique cheminait via le Burkina Faso vers le Niger, des milliers de manifestants ont bloqué le passage des militaires français
Vendredi Kaya le chef-lieu de la région du Centre-nord du Burkina Faso fut le lieu de manifestations contre le passage d’un important convoi logistique de l’armée française en transit vers le Niger.
Les manifestants, préparés, ont invectivé les militaires, et fait connaitre leur mécontentement : « armée française dégage », «Libérez le Sahel», «Plus de convoi militaire d’invasion et de recolonisation français» étaient inscrits sur les pancartes et banderoles brandis par les manifestants.
Le convoi venait de Côte d’Ivoire et se dirigeait vers le Niger. Avant même l’arrivée à Kaya, le convoi avait été bloqué précédemment mercredi et jeudi par des manifestants à Bobo Dioulasso (ouest), et à Ouagadougou la capitale. A Ouagadougou, les forces de sécurité burkinabé avaient dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Selon Roland Bayala, porte-parole de la Coalition des Patriotes africains du Burkina Faso (Copa-BF), qui a appelé à ces manifestations.
« Nous manifestions contre l’insécurité, lorsque nous avons appris qu’à partir de la Côte d’Ivoire, un convoi de l’armée française devait traverser le Burkina Faso pour le Niger » a expliqué Roland Bayala, porte-parole de la Coalition des Patriotes africains du Burkina Faso (Copa-BF). « Nous avons décidé de faire barrage, parce malgré les accords signés avec la France, nous continuons à enregistrer des morts et nos pays demeurent sous-armés ». Roland Bayala a également « appelé les populations qui se trouvent sur l’itinéraire de ce convoi à se mobiliser ». Il souhaite que les populations fassent barrage au convoi.
La situation est particulièrement tendue au Burkina Faso alors que le pays a une nouvelle fois été victime d’une attaque djihadiste dimanche dernier. On compte au moins 53 morts, dont 49 gendarmes à Inata dans le nord du pays. Les manifestations se multiplient dans le pays, demandant la démission du président Roch Marc Christian Kaboré pour son «incapacité à mettre fin aux attaques terroristes».