Alors que les détenus sont privés de visites depuis le début de la pandémie de Covid-19, des ONG et associations se mobilisent pour réclamer la réouverture des droits de visites.
Les détenus des prisons togolaises n’ont pas vu leurs proches depuis 2020. En effet depuis le 13 avril 2020, les autorités togolaises ont interdit les visites dans les prisons afin de « protéger » les détenus « contre le risque de contamination venant de l’extérieur ». « Toutes les visites aux détenus dans les prisons civiles du Togo et à la Brigade pour mineurs de Lomé sont suspendues jusqu’à nouvel ordre », avait déclaré alors le ministre de la justice, Pius Agbétomey.
Cependant la situation sanitaire a évolué au Togo comme ailleurs dans le monde. A ce titre, de nombreux Togolais considèrent désormais que l’interdiction de visite est disproportionnée. Au Togo ont été recensés 26 178 cas de Covid-19, dont 243 décès, selon les derniers chiffres officiels.
Au Togo, comme dans de nombreux autres pays africains, les visites sont « presque » vitales pour les détenus. En effet elles permettent aux proches d’apporter des vivres, des vêtements et des médicaments, ainsi que tout autre produit de première nécessité. Bien souvent, certains proches rendent visite aux détenus tous les jours pour apporter des repas.
« Les détenus sont une catégorie particulière de personnes, dont l’isolement mérite solidarité et soutien psychologique des parents », estime Aimé Adi, directeur d’Amnesty International-Togo. « Il est vraiment temps de rouvrir les prisons pour soulager les détenus et leurs parents », affirme Kao Atcholi, président de l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto).
Les ONG et associations apportent également une assistance aux détenus et sont au même titre que les familles interdites de visites depuis 2020. « Les parents de certains détenus nous confient des colis que nous remettons aux responsables de l’administration pénitentiaire. Mais nous n’avons pas accès aux détenus », explique Ali Essoham, chargé du programme « Observateurs des prisons » de l’ONG Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenus.
L’administration pénitentiaire refuse pour le moment d’envisager une réouverture des visites. Selon le directeur Akibou Idrissou, « il serait trop tôt de rouvrir les prisons face à la flambée de la pandémie de Covid-19 dans le pays » ces derniers mois.
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